Chaniol: «L’Etat doit prendre en charge la scolarité des boursiers dans les Grandes Ecoles»

Le directeur de l’Ecole supérieure de commerce et de management de Poitiers-Tours (Escem), Jacques Chaniol, s’oppose clairement aux quotas de boursiers à l’entrée des Grandes écoles. Il revient également sur l’accréditation internationale Equis, perdue puis récupérée en moins d’une semaine…

Romain Mudrak

Le7.info

L’accréditation Equis a été retirée à l’Escem le 25 novembre. Six jours plus tard, l’Ecole réintégrait la liste des établissements titulaires de cette reconnaissance internationale. Comment expliquer ce miracle ?
«Je suis transparent sur le sujet. Nous avons fait appel de la décision de l’EFMD (European Foundation for Management Development) qui a pris une décision un peu rapide selon moi. Cette procédure étant suspensive, nous avons donc récupéré le label Equis. Quatre auditeurs venus en avril 2009 avaient recommandé le renouvellement de l’accréditation. Parmi eux, figuraient notamment le doyen de l’université de Manchester et un membre du directoire d’HEC. Le rapport de ce groupe était tout à fait légitime et, pourtant, l’EFMD s’y est opposé. J’estime que cela relève de l’incompréhension. La procédure a été acceptée le 4 février. Un nouvel audit sera lancé au cours des deux prochains mois. Nous serons fixés à la rentrée de septembre, je reste optimiste.»


La Conférence des Grandes écoles a rejeté clairement l’idée d’imposer des quotas de boursiers à l’entrée des écoles de commerce et d’ingénieurs. Quelle est votre position ?
«Je ne suis pas favorable aux quotas, quels qu’ils soient. Ou alors de manière temporaire pour booster les choses. Je préfère parler d’objectifs. Les grandes écoles doivent se fixer un objectif de 30% d’étudiants boursiers.  Mais les universités aussi ! Le débat s’est focalisé à tort sur les grandes écoles. L’Escem compte 21% de boursiers. A niveau équivalent, le nombre de boursiers en master n’est pas plus élevé à l’université.»

Comment atteindre cet objectif ?

«Je demande à l’Etat de prendre en charge la scolarité des étudiants boursiers dans les grandes écoles. Il le fait à l’université. L’inscription à l’Escem coûte 8 000€ par an. C’est excessivement cher ! Mais cela ne compense que 60% des dépenses de l’Ecole. Les collectivités et les entreprises (via la taxe d’apprentissage, les contrats de recherche et la formation continue) apportent le solde. Ces dernières sont également confrontées à des restrictions budgétaires. La situation des Grandes écoles est plus fragile qu’on l’imagine.»

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