Le musée Sainte-Croix se réinvente

Privé de visiteurs, le musée Sainte-Croix de Poitiers a décidé de se renouveler en mode virtuel, grâce à de nouveaux outils numériques de son invention. Le résultat est captivant, joyeux et terriblement créatif.

Claire Brugier

Le7.info

A Poitiers, le musée Sainte-Croix est fermé depuis le 
30 octobre. Enfin fermé… aux flâneries du public seulement ! Si le premier confinement a laissé les médiateurs culturels interdits, depuis ils ne s’interdisent plus rien et multiplient les initiatives sur Internet et les réseaux sociaux. « On n’existe que par le virtuel, alors autant lâcher les chevaux, lance Stéphanie Coussay, médiatrice préposée, avec enthousiasme, au numérique et à l’infographie. Cela nous oblige à être créatifs. » Et à imaginer de nouveaux outils pour aller chercher les visiteurs chez eux. Pour le côté technique, « nous faisons tout en interne, à partir d’outils numériques en accès libre ». Pour le reste, l’équipe, composée des médiatrices Stéphanie Coussay et Mélanie Maingan-Sachon et de sept vacataires investis, ne manque ni d’imagination ni de fantaisie. « Ça mouline beaucoup, sourit la première. Mais derrière tout ce que nous mettons en place, il y a la volonté de donner une idée de la richesse de nos collections et de capter un public qui ne nous connaissait pas avant. »

En fin d’année dernière, l’équipe a mis au point un calendrier de l’Avent, virtuel évidemment. Lequel a lui-même inspiré, pour le 25 décembre, un escape game, « A la rescousse de Camille ». Ou comment visiter de façon ludique -et à distance- les salles du musée.

Jamais à court d’idées

D’une idée à l’autre, elle s’est ensuite lancée dans des vidéos directement inspirées de D’art d’Art (France 2). Les Coups d’œil au musée s’appuient sur un format ultra-court (2 min), idéal pour une diffusion auprès des 
5 500 abonnés Facebook et 1 000 followers Instagram du musée. Chaque épisode -la première saison en compte cinq- met en avant une œuvre ou un objet emblématique d’une période. « On a le point de vue d’un historien d’art ou d’un archéologue, mais avec une vision décalée, de notre temps, toujours dans le respect de l’œuvre. » En résumé, pas question d’être rébarbatif ou pontifiant, d’autant que « même dans des œuvres du Moyen Age, on peut déceler des clins d’œil laissés par les artistes ! ».

La dernière-née des animations, imaginée par la « Team Paillettes » formée de Margot, Cindy et Ellen, se prénomme « Artichaut, le drôle de magazine qui épluche l’art avec les enfants ». Il propose tous les mercredis aux plus jeunes - sans limite d’âge- d’accéder à l’histoire de l’art. Inventif, instructif, plein de couleurs et de clics tous azimuts, l’outil est particulièrement attractif.

La joyeuse équipe n’entend toutefois pas s’arrêter là. Les journées mondiales de ceci ou de cela, Noël, la Saint-Valentin, bientôt la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars… Toutes les occasions sont bonnes pour « créer une communauté autour du musée », avec laquelle co-dessiner son futur visage. A ce propos, il n’est pas trop tard pour participer à l’enquête « Quel musée à Poitiers pour demain ? ».

Toutes les infos sur Facebook Musée Sainte-Croix, Poitiers.

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