Des serres pour lutter contre le réchauffement climatique

Les serres municipales de Poitiers se trouvent historiquement à Vouneuil-sous-Biard. Là-bas, une dizaine d’agents de la Ville préparent les productions végétales qui servent à embellir les espaces verts à longueur d’année. Visite accompagnée.

Arnault Varanne

Le7.info

Peu de villes françaises bénéficient de telles infrastructures. Avec l’équivalent de 6 000m2 de serres, sur un complexe de 4,5 hectares, Poitiers cultive son jardin dans un cocon qu’on lui envie. Le fameux jardin d’Eden jouxte le château de Beauvoir, à Vouneuil-sous-Biard, depuis... 1942. « Mais il a fait l’objet d’un réaménagement entre 
1999 et 2000 », précise Jean-Marcel Lagorce, responsable des productions végétales. L’an passé, le site a livré 95 000 plantes estivales. Cette année, ce sera 40 000 de moins. Ce qui s’explique par un « changement de paradigme ». Exit les éphémères, vive les vivaces ! « Entre le printemps et l’automne, nous serons à 30 000. »

Plantes aromatiques, grimpantes, de rocaille, graminées... Poitiers joue la carte des variétés résistantes et moins gourmandes en eau. « D’une manière générale, on investit beaucoup dans la nature », relève Claude Thibault, adjointe à la Nature, à la Biodiversité et aux Espaces verts. La traduction politique du programme de la nouvelle municipalité se trouve ici, sous nos yeux, où des étiquettes « Une naissance, un arbre » ou « Faites de votre rue un jardin » sont accolées à certains arbustes. Et où les fleurs séchées et plantes grasses sont désormais privilégiées aux fleurs fraîches. La végétalisation des écoles fait aussi partie des priorités. Mais les serres municipales n’ont pas attendu le changement de majorité pour opérer leur mue.

Des fruitiers 
en gestation

Aucun produit phytosanitaire n’est utilisé, sachant que l’utilisation d’engrais est passé de
 2,5 tonnes il y a cinq ans à 75kg en 2020. « Nous utilisons des substrats mycorhizés qui ont une meilleure résistance aux aléas », décrypte Jean-Marcel Lagorce. Les premiers essais menés il y a deux ans ont porté leurs fruits. Toujours au rayon innovation, les dix agents du site de Bea uvoir collaborent avec l’entreprise Fertil, à l’origine d’un pot biodégradable à base de fibres de bois. Seules Brest et Poitiers servent de laboratoire expérimental.

Au-delà, le service production végétale s’est lancé récemment dans la culture d’arbres fruitiers, qui rejoindront des vergers. « Nous en avons une centaine aujourd’hui, c’est modeste mais l’idée est de monter en puissance dans les années à venir », commente le responsable. A l’extérieur, poussent aussi des légumes de saison (salades, choux, aubergines, tomates...) destinés à nourrir les animaux des Bois de Saint-Pierre. Ce ne sera peut-être plus le cas à l’avenir. La municipalité aimerait remettre en culture un champ à proximité, ceci pour éviter aux agents des trajets de 50km aller-retour entre Beauvoir et Smarves. La cohérence environnementale tient aussi à ce genre de détails. 

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