Lionel Bertrand : « Sur la trajectoire d’une économie décarbonée »

Le Centre des jeunes dirigeants (CJD) Poitiers-Châtellerault organise ce jeudi une journée autour du climat baptisée « UnPacte pour la planète ». Son président Lionel Bertrand explique la démarche.

Arnault Varanne

Le7.info

Qui a eu l’idée de cet 
événement « UnPacte pour la planète » ?
« L’histoire commence à l’été 2018, à Doucy, en Savoie, dans un centre de vacances où j’ai l’habitude d’aller. J’ai eu la chance de participer à un stage sur le climat. A l’époque, je savais depuis deux mois qu’un an après je prendrais la présidence de la section Poitiers-Châtellerault du Centre des jeunes dirigeants (CJD). J’ai eu accès à des exposés et des chiffres clairs. L’un des éléments clés, c’est de découvrir que cela fait vingt ans que l’on parle de réduire les émissions de CO2, alors que la consommation de charbon, de pétrole et de nucléaire n’a cessé d’augmenter. Rien n’a changé. Je ne pouvais pas rester sans rien faire. »

Vous aviez une conscience citoyenne sur le sujet ?
« A dire vrai, je faisais un peu confiance aux Etats. J’ai vu que ce n’était pas possible, qu’il fallait soi-même réduire le gap entre ce « problème » et ce sur quoi on peut agir. Cela prenait tout son sens qu’avec toute la section (62 entreprises, ndlr), on emprunte ce chemin. Vingt-cinq des dirigeants m’ont dit immédiatement qu’ils étaient partants. »

Comment s’est fait le choix des intervenants, notamment Jean-Marc Jancovici et Frédérique Bedos ?
« On a commencé par rêver de Jean-Marc Jancovici, qui est un expert reconnu sur le thème du climat en France et a créé le Shift Project, dont l’ambition consiste à décarboner l’économie française. C’est un scientifique qui fait autorité, très éclairant. Il a donné son accord. Il démontre très bien comment les COP successives n’ont pas eu le moindre impact. Et puis, il ne parle jamais d’effondrement mais des risques dans certains pays où il ne sera plus possible de vivre. Frédérique Bedos, elle, est marraine de notre section du CJD. Elle porte en elle une humanité incroyable, va à la rencontre de personnes qui font de belles choses sur cette planète. Quand on est chef d’entreprise, ce n’est pas une part de colibri qu’il faut réaliser mais une part d’éléphant ! »

A l’issue de ce rendez-vous, vous demandez aux participants de s’engager clairement sur des actions à mettre en place. Vous êtes co-dirigeant de Rannou-Métivier, quels seront vont engagements ? 

« Nous sommes toujours en cours sur notre bilan carbone, mais nous avons déjà pu identifier qu’une simple fuite sur une cartouche de gaz frigorifique pouvait représenter un impact équivalent à celui de l’ensemble des salariés de l’entreprise pendant un an ! La rénovation du parc de frigos va donc s’engager. Par ailleurs, nous devrons réfléchir ensemble à notre politique d’achat, et à plus long terme, à la manière d’utiliser moins d’emballages. C’est notre première source de pollution. »

Au-delà, une majorité des entreprises du CJD Poitiers-Châtellerault se sont engagées à mesurer leur empreinte carbone...
« Exactement, 98% se sont engagées en mars-avril à la mesurer avant la fin de l’année. Nous voulons être une section exemplaire et nous mettre sur la trajectoire d’une économie décarbonée. C’est bon pour préserver la cohésion des équipes, gagner des salariés et préparer l’avenir. »

« Un Pacte pour la planète », jeudi 6 mai en visio, ateliers et conférences pour les lycéens et étudiants le matin, pour les décideurs et chefs d’entreprise l’après-midi. Renseignements et inscriptions sur 
unpacte-pour-la-planete.fr.

DR

À lire aussi ...