Régionales : un second tour à cinq

Largement en tête à l’issue du premier tour, le président sortant de Nouvelle-Aquitaine part avec les faveurs des pronostics, même sans accord avec l’écologiste Nicolas Thierry. Trois autres candidats se maintiennent, le tout dans un contexte d’abstention record.

Claire Brugier

Le7.info

On attendait dimanche le Rassemblement national en sempiternel trouble-fête mais l’abstention historique (64,09%) lui a volé la vedette. Certes, la liste menée par Edwige Diaz arrive en deuxième position mais elle obtient un score (18,21%) inférieur à celui de Jacques Colombier en 2015 (23,93%) et à dix points de la liste menée par Alain Rousset.

Avec 28,84% des voix sur l’ensemble de la région, 24,45% dans la Vienne, le président sortant possède une avance sérieuse, qu’il devra conforter s’il veut conserver le fauteuil qu’il occupe depuis vingt-trois ans à la Région. A son extrême droite, la candidate Rassemblement national, à qui les sondages prédisaient entre 25 et 27% des suffrages, sort déçue du premier tour mais convaincue d’avoir « une forte réserve de voix ».

Derrière eux, trois autres listes ont passé la barre fatidique des 10%. Elles évoluent dans un mouchoir de poche : 13,71% pour Geneviève Darrieussecq (LREM-UDI), 12,46% pour Nicolas Florian (LR, Droite et centre) et 12,08% pour Nicolas Thierry (EELV). Les candidats ont jusqu’à ce mardi pour officialiser des fusions de listes mais, entre les deux premières, toute alliance a déjà été écartée. « Je ne ferai aucune alliance avec la République en marche et la majorité présidentielle », a assuré Nicolas Florian au soir du premier tour, Geneviève Darrieussecq avançant de son côté la nécessité d’un « projet commun ».

Droite et centre divisés

A la droite du président sortant, on avancera donc divisés dimanche prochain. Et à gauche ? 
En 2015, Alain Rousset avait trouvé chez les électeurs de Françoise Coutant (EELV) une réserve de voix bienvenue pour vaincre Virginie Calmels (Union de la droite et du centre). Le scénario diffère aujourd’hui. Il a dix points d’avance sur sa concurrente directe. Parallèlement, la vague verte des Municipales est passée par là et Nicolas Thierry a presque doublé le score de sa prédécesseure. Dans certaines communes comme Poitiers, le chef de file des écologistes devance même Alain Rousset, avec 25,20% des voix contre 23,52%. « Nous voulons un changement politique de fond et un mandat qui le garantisse », a asséné Nicolas Thierry dimanche soir. Les négociations ont tourné court. Alain Rousset et Nicolas Thierry ne sont pas tombés d’accord.

Derrière, le Mouvement pour la ruralité, crédité d’à peine 2% dans les sondages, s’est surpris lui-même en récoltant 7,35% des voix. Quant à Clémence Guetté (LFI-NPA), elle augmente légèrement, avec 5,67% des voix, le score du Front de gauche en 2015. Ayant écarté toute idée de fusion, elle n’a pas non plus souhaité donner de consignes de vote pour le second tour. Avec 1,74% des voix, le candidat Lutte ouvrière Guillaume Perchet (1,74%) n’a lui d’autre choix que de s’effacer.

Dans la quinquangulaire qui se profile dimanche, chacun fera donc cavalier seul. Alain Rousset part favori, au vu de son score du premier tour, mais deux inconnues subsistent : la capacité du Rassemblement national à mobiliser davantage d’électeurs, et, plus que jamais, le spectre de l’abstention.

A savoir : la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) organise un débat d’entre-deux tours, diffusé en direct ce jeudi, à 14h, sur son site Internet www.cress-na.org, puis disponible en streaming.

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