Condamné en première instance à Niort, le quinquagénaire accusé d’avoir abattu froidement Jagger, le berger allemand de ses voisins, en 2019 à Augé, a fait appel. Une marche blanche a précédé l’audience jeudi à Poitiers.
Le nom de Jagger a résonné jeudi dans les rues de Poitiers. En ce jour de rentrée scolaire, une quinzaine de personnes a participé à une marche blanche en mémoire de ce berger allemand tué par balles à Augé, près de Saint-Maixent-l’Ecole. Et la date de ce rassemblement n’a pas été choisie au hasard… Le même jour, l’homme reconnu comme l’auteur des faits comparaissait à sa demande devant la cour d’appel de Poitiers.
Souvenez-vous, c’était le 15 février 2019. Inquiète de la disparition de son chien, Hélène Decanter avait fait le tour de ses voisins. L’un d’entre eux, quinquagénaire, avait très vite attiré son attention par son comportement. Alertés, les gendarmes l’avaient placé en garde à vue où il avait fini par reconnaître les faits. La dépouille de Jagger avait été retrouvée près du barrage de la Touche-Poupard. En première instance, le tribunal correctionnel de Niort l’avait condamné pour « sévices graves ou actes de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif ». Le juge avait alors doublé la peine requise par le parquet. Bilan : un an d’emprisonnement avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve de deux ans et de l’obligation d’indemniser les victimes à hauteur de 9 300€.
En appel jeudi, l’avocat du prévenu a réclamé la relaxe. De son côté, Me Gharby-Terrin, spécialisée dans le droit pénal appliqué aux animaux, a plaidé « la dangerosité potentielle du personnage qui s’est attaqué à un animal sans défense ». Le parquet a requis la confirmation de la peine laissant le juge apprécié le temps du sursis, de six mois à un an, dans le cadre d’une première condamnation. Le jugement sera rendu le 14 octobre. Pendant la marche blanche, Hélène Decanter est apparue encore très affectée par la mort de Jagger. « Je suis stressée pour le verdict, j’espère que la justice sera de notre côté, a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter : « Je n’ai jamais eu autant de haine pour une personne, je veux de la prison pour qu’il réfléchisse à ses actes. »