James Bond, la fin d’une ère

Repoussé à de nombreuses reprises depuis 2020, le dernier James Bond est enfin au cinéma. C’est aussi le dernier avec Daniel Craig dans le costume du célèbre agent secret. Ce 25e épisode remplit son contrat, sans forcer, entre tradition et (un peu de) modernité.

Steve Henot

Le7.info

Après avoir fait arrêter le leader de l’organisation criminelle SPECTRE, James Bond s’est retiré de la section « double zéro » pour vivre une existence paisible avec Madeleine. Mais le séjour des deux tourtereaux en Italie tourne court après l’attaque d’un mystérieux gang armé. Le couple s’en sort mais se sépare, Bond soupçonnant sa bien-aimée de l’avoir trahi. Cinq ans ont passé et l’ex-agent secret au service de sa Majesté s’est isolé à Cuba, loin des affaires. Jusqu’au jour où son ami Félix le retrouve et sollicite son aide pour une dernière mission. Bond ne s’imagine pas, alors, que ce service rendu va l’amener à recroiser la route de Madeleine et d’un ancien ennemi…

Suite directe de Spectre (2015), Mourir peut attendre clôt un cycle de cinq films -de 2006 à aujourd’hui- avec Daniel Craig dans la peau du célèbre agent 007. L’attente était énorme autour de cette conclusion, maintes fois repoussée en raison de la pandémie de Covid-19 et surtout plus gros budget jamais investi dans un film James Bond (250M$ !). Novice dans la conduite d’un blockbuster, Cary Joji Fukunaga répond sans mal au cahier des charges : des scènes d’action intenses, un récit qui fait voir du pays (de la Norvège à des décors plus exotiques), avec ce qu’il faut de rebondissements… Mais on ne peut s’empêcher de penser que ce 25e épisode de James Bond au cinéma aurait gagné à être plus limpide, dans son montage comme dans sa durée (2h43 !), a fortiori pour ce qu’il a à raconter. Qu’importent les polémiques stériles de la toile, il convient de saluer la mise en avant de personnages féminins assez intéressants -en dépit de leur faible temps d’écran- et une écriture habile, inspirée qui redonne au Bond version Craig une humanité que l’on n’espérait plus. Loin du héros alpha, bourrin impassible de Casino Royale. La porte est maintenant ouverte à la succession d’un Daniel Craig correct dans le rôle, et pourquoi pas à une lecture renouvelée de l’œuvre de Ian Fleming. Car les acteurs passent, mais les héros restent.

Espionnage de Cary Joji Fukunaga, avec Daniel Craig, Rami Malek, Léa Seydoux (2h43).

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