Guillaume Martin : « Cette fonction est 
tournée vers les autres »

A presque 28 ans, Guillaume Martin est certes le plus jeune maire de la Vienne mais l’enfant de Luchapt est avant tout maire. Une fonction embrassée presque par hasard et assumée sans regret.

Claire Brugier

Le7.info

S’il s’est habitué à ce qu’on le désigne comme le plus jeune maire de la Vienne, Guillaume Martin, 28 ans le 4 novembre, ne fait pas un étendard de cette jeunesse qui interroge. « Je ne sais pas si c’est moi qui suis jeune ou si ce sont les autres qui sont vieux », taquine-t-il. Un an et demi après son élection, une question revient toujours : « Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir maire ? » Sa réponse est lapidaire : « L’ancien maire »,
sourit-il. Et puis Luchapt, évidemment. « J’ai grandi ici, mes parents sont là, mes grands-parents dans une commune voisine. Je suis volontairement revenu en 2018. Habiter dans une commune de 250 habitants, à un quart d’heure des commerces les plus proches, sans médecin, ça se choisit ! » Lui, de toute façon, n’était « pas vraiment parti ». Ses études n’ont été qu’une parenthèse.

A l’aube des élections municipales, il a intégré l’équipe de campagne du maire sortant. « Je voulais être conseiller. » Bertrand Renard l’a d’abord convaincu de devenir adjoint -le temps de lui mettre le pied à l’étrier- puis finalement maire sans délai. « J’ai longuement hésité car c’est beaucoup de responsabilité, même si cela reste dans une petite commune. » Ou peut-être parce que c’est dans une petite commune. « Quand les habitants de Luchapt ont besoin de s’exprimer auprès de la mairie, c’est mon téléphone qui sonne ! raconte-t-il, sans se plaindre. Je n’ai aucun regret, j’ai la sensation d’être un acteur très impliqué de tout ce qui se passe dans la commune. Ce que j’aime, ce sont les rencontres de tous types. Ce qui me déplaît ? La complexité administrative. Sur ce sujet, on tient bien notre réputation en France ! »

Crédibilité

Entouré de trois adjoints, dont l’ancien maire, et d’une secrétaire « qui est là depuis trente ans », Guillaume Martin a fait une force de son âge et de ses origines. « Une grosse partie des votants (ndlr, 132) m’ont connu tout petit faisant du vélo dans le bourg de Luchapt. Si j’étais arrivé de nulle part, la fleur au fusil, la relation ne serait pas la même. Je pense que cela me donne de la crédibilité. Le plus compliqué, c’est de concilier vie active et activité de maire. Cette fonction est tournée vers les autres mais elle est égoïste car très chronophage. Je ne suis pas marié et sans enfant. Mais je pense que le jour où l’on en a, l’approche change. »

Au fil des mois, Guillaume Martin a aussi fait ses armes au sein de la communauté de communes. « Sur certains points, cela complexifie notre action. Sur d’autres, quand il s’agit de mutualiser, cela nous donne des forces, analyse, pragmatique, le fils d’agriculteurs, aujourd’hui installé à son compte en tant qu’expert foncier agricole. Au niveau de la commune, notre objectif était de réduire la dette, ce que nous faisons. Nous poursuivons les travaux engagés et nous avons des projets, sans parler de révolution car il faut avoir des ambitions à la hauteur du village. » Le maire veut avant tout « gagner des habitants ou au minimum stabiliser leur nombre ». La population est aujourd’hui composée pour un tiers de Britanniques, avant comme après le Brexit.
« On ne les force pas à venir, ils aiment le cadre de vie. »

À lire aussi ...