Que le bon Dieu leur pardonne

Pas de surprise dans Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon Dieu ?. On retrouve la famille Verneuil au grand complet. Reste à déterminer si Philippe de Chauveron, sous couvert de dénoncer des préjugés, ne les enfonce pas davantage…

Claire Brugier

Le7.info

Et de trois ! Après Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu (2014), Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu (2019), Philippe de Chauveron récidive avec Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon dieu. La famille Verneuil est donc de retour, et cette fois-ci au grand complet ! Les filles, les gendres, leurs parents débarqués des quatre coins du monde, les enfants… Ils sont venus, ils sont tous là, réunis autour de Marie et Claude dans leur grande maison de Chinon, à quelques encablures du théâtre Blossac de Châtellerault où ont été tournées certaines scènes.

Les noces d’émeraude du couple méritaient bien une grande fête surprise, multiculturelle, œcuménique, joyeuse… Ou pas. Dans le petit monde des Verneuil, rien ne change, et surtout pas eux. Encore moins lui. Christian Clavier (Claude) est englué dans son personnage surjoué de parvenu acariâtre et raciste, transpirant de ses rôles passés, du Jérôme des Bronzés au Jacquouille des Visiteurs. Difficile, à ses côtés, de faire dans la finesse. Chantal Lauby (Marie) plante donc une épouse ravie et hébétée et les autres comédiens interprètent sobrement des personnages pétrifiés dans leurs préjugés.

A cette galerie connue s’ajoute un nouveau personnage, Helmut, Allemand au physique nécessairement aryen et à l’accent haché. Une caricature supplémentaire dans un tableau de famille qui ne réserve aucune surprise, ne serait-ce la satisfaction de revoir de vieilles connaissances. Philippe de Chauveron ose tout, même des gags simplistes. Et tout cela pour aller où ? La caméra, statique, ne prend aucun risque, la photographie est minimaliste. Seules les répliques fusent, imposant un rythme soutenu à cette comédie qui ne craint pas d’invoquer De Gaulle, Maradona ou encore Houphouët-Boigny dans un indigeste gloubi-boulga faussement géopolitique.  Mais pourquoi tant de haine ?

Comédie de Philippe de Chauveron, avec Christian Clavier, Chantal Lauby (1h38).

 

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