Présidentielle - Les réactions dans la Vienne

Retrouvez tout au long de la soirée les réactions après le second tour de l'élection présidentielle.

Laurent Brunet

Le7.info

Léonore Moncond'huy, maire EELV de Poitiers : "Mon premier sentiment, c'est le soulagementJ'en profite pour adresser mes félicitations républicaines au Président, Emmanuel Macron. Mais j'ai aussi un sentiment d'amertume, avec un vote qui est avant tout un vote de préservation de la République. Notre responsabilité est double, désormais. Le Président doit entendre la colère profonde d'un pays où l'extrême droite n'a jamais été aussi forte, réparer les fractures sociales qu'il a contribué à creuser et apporter enfin une réponse aux enjeux écologiques. Et en ce qui nous concerne, nous devons exiger ces enjeux qui sont importants pour nous, que l'on arrive à influer sur la politique nationale. Les législatives ? Je me suis exprimée en faveur d'une union des gauches. Elle correspond à une attente forte des citoyens et des citoyennes. Il s'agit aussi de représenter notre territoire, qui s'est largement prononcé en faveur de nos idées au premier tour. Nous devons tout faire pour travailler ensemble et avoir une représentation parlementaire qui corresponde aux attentes du territoire. Je suis optimiste sur l'issue des négociations qui sont menées au national, et auxquelles je participe, bien que nous soyons exigeants. On ne gagnera que si chaque électorat s'y retrouve, ce ne doit pas être une absoprtion au profit d'un seul. Il faut que ce soit nouveau, c'est là que ça se joue désormais."

Sacha Houlié (député LREM 2e circonscription) : « C’est un très beau score qui montre les efforts fournis dans cette campagne de second tour. Les efforts fournis par les militants et ceux consentis par des Français qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron au premier tour mais qui ont voté contre Marine Le Pen. A ces derniers, je leur transmets toute ma reconnaissance pour s’être mobilisés pour préserver l’essentiel, la France et la République. C’est exceptionnel parce qu’il n’y avait jamais eu de réélection d’un Président sans qu’il y ait eu au préalable une cohabitation. Aujourd’hui, on est obligé d’entendre et d’ouvrir sur des questions de méthodes. Des mesures essentielles devront être adoptées très rapidement : l’indexation des pensions de retraites et le dégel du point d’indice pour les fonctionnaires dès cet été. Les législatives ? Ce soir, on savoure, demain dès la première heure, on se remet au travail. C’est pas parce qu’il y a eu une élection présidentielle que tout est réglé, les compteurs ne sont pas remis à zéro. Les sujets de pouvoir d’achat et de transition écologique sont prégnants. La sobriété voulue par le Président est énergétique et elle est aussi dans la  fête de ce soir parce qu’on mesure la montagne de ce qui nous attend. On était invité à Paris, on a tenu à être ici, au côté de ceux qui nous ont tant apportés »

Françoise Ballet-Blu (députée Poitiers 1) : « Je souhaite adresser un grand merci à nos militants, qui ont été les plus nombreux sur les marchés. Beaucoup de jeunes et de femmes se sont mobilisés. Les législatives ? On a un bilan dont on n’a pas à rougir. Les mesures sociales et environnementales sont d’ampleur inégalée aujourd’hui. On sait ce qu’on a fait et ce qu’il reste à faire. Il faudra donner une majorité la plus large possible au Président de la République. Il ne faudra rien lâcher, continuer à travailler sur le terrain, à entendre tous les gens qui n’ont pas voté Emmanuel Macron au premier tour. Nous sommes députés jusqu’au 21 juin. Le dialogue est extrêmement important. »

PCF86 : "Comme en 2002 et 2017, des millions d’électeurs ont boudé les urnes, la majorité de ceux qui ont élu Emmanuel Macron l’ont fait en toute conscience, sans aucune adhésion et seulement pour repousser le projet de haine porté par Marine Le Pen. Cette présidentielle confirme le délabrement des institutions de la Ve République et démontre l’urgence de faire progresser la démocratie tant dans les institutions que dans le monde du travail." Le PCF86 ajoute que "tout est ouvert pour les législatives" et que "le premier tour de la présidentielle a montré que l’envie de changement, de progrès social et écologique a progressé dans le pays."

Jason Valente (LFI) : "Pour nous, la ligne était claire : pas une voix pour Marine Le Pen. Alors, nous sommes satisfaits que l'extrême droite ne soit pas au pouvoir, ce soirMais on ne peut pas se satisfaire d'un nouveau mandat d'Emmanuel Macron. Les gens en ont soupé pendant cinq ans, il y a eu un mandat violent... Nous sommes tournés vers le 3e tour (les élections législatives), qui peut tout changer. Notre objectif est de dire aux gens : "Ne vous démobilisez pas, tout est encore possible." Dans notre logique d'élargissement de l'Union populaire, on ira rencontrer les gens dans les prochains jours -notamment ceux que l'on appelle "les fâchés mais pas fachos"- autour des mesures que nous portons comme le RIC (référendum d'initiative citoyenne), le partage des richesses, etc. (...) Le rassemblement qui est proposé est celui d'une gauche de rupture. Avec qui ? C'est une question qui sera tranchée dans les prochains jours, mais il est évident qu'il se fera en cohérence avec nos engagements. Il s'agit de rassembler autour d'un cap. Il y a déjà eu des discussions nationales qui se passent plutôt bien. Si nous sommes en position de force ? Je n'utiliserais pas ce terme. Le premier tour a permis de se rendre compte qu'il y a l'expression d'une gauche de rupture. C'est une nouvelle étape dans ce que l'on construit depuis cinq ans. On s'en réjouit, pour l'avenir, mais il faut que ça se construise."  

Laurence Valois-Rouet, première secrétaire du PS de la Vienne : « Je suis satisfaite de voir que la population a réagi pour préserver la République et contrer l’extrême droite. Emmanuel Macron va devoir rester modeste. L’augmentation du score de Marine Le Pen démontre que ces cinq dernières années ont été peu satisfaisantes pour beaucoup de Français. La gauche devra le ramener à la réalité durant son mandat. Il faut que les Français donnent un maximum de député à la gauche aux législatives. Mais pour cela, il faudra que la gauche arrive à s’entendre. La porte reste ouverte entre le PS et La France insoumise, mais des efforts devront être menés des deux côtés. »

Jérôme Neveux, président de l'UDI 86 : "C'est bien évidemment un grand soulagement. La France doit rester le pays des libertés et de la démocratiePour autant, l'élection a révélé de grandes fractures territoriales et sociales, de grandes inquiétudes. C'est le dernier avertissement avant sortie de route. Le Président réélu doit prendre en compte les colères et les inquiétudes qui se sont exprimées dans les urnes. Ce n'est clairement pas une adhésion à son projet. Il doit savoir associer les corps intermédiaires et les élus locaux aux prises de décision. Il faut refondre le modèle institutionnel, où les citoyens se sentent mieux représentés au Parlement, renoncer au centralisme bureaucratique et son lot de normes et procédures qui étouffent l'expérience, l'innovation et l'envie d'agir et mettre fin au laxisme budgétaire. Le Président a plus que jamais la responsabilité de rassembler les Français et de proposer une vision pour la France pour les trente prochains années."

Kévin Courtois, référent du Rassemblement national dans la Vienne : "C'est un très bon résultat. Pour moi, ce n'est pas une défaite, nous avons progressé et notamment dans la Vienne. Le combat continue. (...) Ce qui a fait la différence ? Je pense que c'est l'acharnement des journalistes ces deux dernières semaines, avec beaucoup de méchanceté, beaucoup d'injures... On a l'impression que Marine Le Pen était soudainement redevenu le diable. (...) On a confiance en elle. Le Rassemblement national s'est relevé 50 fois et demain, on sera de retour sur le terrain pour faire entendre la ruralité, les oubliés de la Macronie. (...) On va créer un contre-pouvoir aux législatives. Avec des alliances ? Nous ne sommes ni de gauche ni de droite... Avec Reconquête ? Ce n'est pas à l'ordre du jour."

Alain Verdin (Reconquête) : « Cette élection rebat les cartes. Le Rassemblement national essaie de prendre le pouvoir depuis 40 ans et ça ne marche pas. Un tel écart avec Emmanuel Macron, ce n’est pas brillant pour Marine Le Pen. Il faudra en tirer les conséquences pour les législatives et aller vers une forme d’alliance des droites. Eric Zemmour a appelé ses électeurs à voter pour Marine Le Pen. Ce serait respectueux pour eux. »

Jean-Michel Clément, député soutenu par le PS aux prochaines élections législatives : "Il était urgent que le score du Président soit celui-ci face aux idées de Marine Le PenCe qui est moins rassurant, c'est que les idées du Front national progressent. L'alerte vient de sonner une nouvelle fois et il va falloir l'entendre. Ce qui est préoccupant, c'est que ces idées s'incrustent dans la société française. Peut-être que nos institutions doivent évoluer, avec un besoin de proportionnelle... Puis il y a un troisième tour qui commence demain. On ne va pas rejouer les cinq années qui viennent de s'écouler, il faut de nouvelles façons de faire de la politique, que les électeurs soient reconsidérés... Les gens ne sont pas écoutés et voilà le résultat des urnes. Je suis candidat aux législatives pour participer à une force d'opposition. L'échiquier politique va être rebrassé, c'est l'occasion d'avoir une majorité nouvelle. L'union populaire ? Je ne peux pas croire que le PS ne soit pas partie prenante dans les discussions, ce serait encore une erreur fondamentale." 

Gérald Blanchard, maire de Buxerolles : "Le Président de la République est ce soir largement réélu. Il a maintenant la lourde responsabilité de rassembler les Français. Ce sera un challenge difficile mais indispensable pour faire avancer notre pays. L'abstention, les votes nuls et blancs sont des indicateurs qui obligent à une remise en question profonde de le classe politique dans son ensemble."

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