Mécénat : vers une fondation territoriale dans la Vienne

Les démarches de mécénat ne cessent de se multiplier, d’année en année, résistant à la crise. Désireux d’aller plus loin, des membres du Centre des jeunes dirigeants (CJD) de Poitiers-Châtellerault œuvrent à l’émergence d’une fondation territoriale.

Steve Henot

Le7.info

Mathieu Chaveneau est depuis longtemps convaincu des vertus du mécénat d’entreprise. En juin 2019, il a cocréé avec Régis Bonnessée la fondation Libellud, en vue de soutenir des initiatives autour de l’éducation et de la jeunesse, dans la Vienne comme à l’échelle nationale. Sept lauréats ont été soutenus en 2020-2021. Mais le directeur exécutif a voulu aller plus loin. « Je suis parti du constat que les entrepreneurs trouvaient ça chouette mais compliqué à mettre en place, faute de temps, confie notre ancien chroniqueur Regards. Or, ça ne l’est pas ! »


C’est ainsi qu’il a posé sur la table du Centre des jeunes dirigeants (CJD) de Poitiers-Châtellerault -dont il est le co-président- l’idée d’une fondation territoriale. Soit 
« mettre en mouvement tout un territoire autour du mécénat », 
en fédérant les moyens. Sept entrepreneurs l’ont rejoint en septembre dernier afin d’œuvrer à l’émergence d’une telle structure dans la Vienne. Accompagnant depuis plus de quarante ans des projets de mécénat collectif, l’Admical a supervisé l’initiative et même créé un programme d’incubation à partir de ces travaux. « Leur méthode était déjà calibrée », 
assure l’un des participants. 


Des objectifs 
« ambitieux »

Beaucoup de choses restent à définir : l’organisation opérationnelle de la structure juridique, la fondation… Seul le champ des projets à soutenir a été délimité. « Tout ce qui contribue à l’attractivité du territoire, à l’excellence en matière de durabilité, avec une attention portée sur la jeunesse. » Le groupe 
« de préfiguration » consacrera les prochaines semaines à aller présenter son projet aux collectivités locales, chefs d’entreprise et acteurs de l’ESS. Pour un lancement espéré en octobreprochain, mois de l’économie sociale et solidaire. 


Les objectifs sur trois ans de la fondation territoriale sont 
« ambitieux » : 50 entreprises contributrices, 200 000€ par an collectés, 500 heures de mécénat de compétences par an et une répartition équitable des fonds sur les différentes causes. « Ils mériteront d’être revus selon les échanges que nous aurons avec les différents acteurs », précise un dirigeant, qui insiste sur le caractère 
« ouvert » de cette future structure. Il s’agit désormais de convaincre, notamment les entreprises emblématiques du département qui pourraient amorcer un élan. « Pour elles, il y a un sens nouveau par rapport au fléchage territorial. Il est plus facile de s’impliquer dans quelque chose de proche, dont on voit les effets. Les PME peuvent elles aussi y trouver un intérêt car les actions vont bénéficier au territoire, qui est le bassin de vie de leurs collaborateurs. » 
Mathieu Chaveneau se projette avec optimisme. « La Vienne a une vraie culture de la coopération, il n’y a pas de raison que l’on passe à côté de cette opportunité. »

DR

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