« Quoi qu’elles veuillent, 
elles peuvent le faire ! »

La trentaine passée, Cécile Dubois a enfin décidé de faire le métier de son choix. Secrétaire comptable de formation, elle a suivi à l’Afpa de Châtellerault une formation en peinture industrielle qu’elle souhaiterait mettre à profit dans l’artisanat.

Claire Brugier

Le7.info

« Mon père ne voulait pas que je fasse un métier dit d’homme. » 
Cécile Dubois a mis quelques années pour enfin prendre le contre-pied des préconisations paternelles et se lancer dans… la peinture. Son père était maçon, carreleur, tailleur de pierre. La jeune fille aurait volontiers marché dans ses pas, notamment dans la taille de pierre. A défaut, « j’ai fait secrétariat-comptabilité, même si cela ne correspondait pas à mon tempérament, lâche-t-elle. J’ai ensuite été maman très jeune, alors j’ai pris les boulots que je trouvais : secrétaire-comptable, nounou, employée chez Arco à Châtellerault… Ce serait trop long de tous les énumérer ! 
Mais quand ma dernière a eu 
6 ans (ndlr, 2020), j’ai eu un déclic, j’ai eu envie de faire enfin le métier qui me plaisait. » Parmi les formations qu’on lui a proposées, Cécile, 34 ans aujourd’hui, a choisi la peinture. « Nous avions acheté une maison à rénover, j’avais fait la peinture, refait le portail… Je voulais compléter mes lacunes et que la société reconnaisse ce que je savais faire. » Cinq mois de formation plus tard, un gros fabricant de chariots élévateurs du Châtelleraudais vient la cueillir à la sortie de son examen (CQPM peinture industrielle), en intérim. Cécile ne s’en cache pas, les premiers temps, elle a entendu des « tu as choisi ce métier, tu te débrouilles ! », mais ses compétences sont venues à bout de ces « taquineries ».

« Tu peux faire 
menuiserie ! »

« Je suis quelqu’un de très active, sportive, un métier physique me correspond bien. Quand on ne le connaît pas, on peut trouver ça bizarre mais on peut faire énormément de choses en peinture, peindre des bateaux, des instruments de musique par exemple. » Cécile ne boude pas son expérience dans l’industrie mais envisage à terme une activité dans l’artisanat. « J’ai fait ma formation dans une entreprise d’Availles-en-Châtellerault (ndlr, PME de métallerie, chaudronnerie fine, soudure et peinture époxy). C’était plus diversifié, je suis passée du portail au vélo, en passant par la poubelle de ville… » Le Trophée Métiers pour Elles, obtenu en mars 2021, a achevé de la convaincre qu’elle avait fait le bon choix. « Ça booste, on est reconnue en tant que professionnelle, au même titre que les hommes, remarque-t-elle. Il faut que les femmes se disent que, quoi qu’elles veuillent, elles peuvent le faire ! » Inutile de préciser que c’est avec son soutien inconditionnel que sa fille aînée se dirige vers la menuiserie. 
« Tu peux faire menuiserie ! », l’a-t-elle encouragée. Qui sait, un jour peut-être mère et fille proposeront-elles leurs savoir-faire respectifs au sein d’une même entreprise artisanale…

DR

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