Pas de secours sans pompiers volontaires

Fortement mobilisés sur les incendies, cet été, les sapeurs-pompiers volontaires sont un maillon essentiel de la sécurité civile. La France en compte près de 200 000. Dans la Vienne, ils représentent même 87% des effectifs. Mais sont-ils suffisamment nombreux face à la hausse des interventions ?

Steve Henot

Le7.info

Les images de forêts et de sols calcinés sont gravées à jamais dans sa mémoire. A quelques mois de la retraite, le capitaine Jean-Pierre Fradet ne s’imaginait pas connaître d’incendies de l’ampleur de ceux qui ont frappé la Gironde au cours de l’été. « C’est une désolation, surtout pour ceux qui vivent ça... », confiait à son retour le sapeur-pompier volontaire de 64 ans, très ému. Mobilisés sur place en renfort, l’habituel chef de centre de Gençay et son équipe ont veillé à prévenir et éteindre toute reprise de feu dans des secteurs très sensibles, avec l’appui d’ingénieurs forestiers et des habitants. 


Effectifs stables, 
interventions en hausse

Au total, un peu plus de 
300 sapeurs-pompiers de la Vienne se sont relayés -certains sur deux à trois relèves- pour aider à circonscrire ce méga-feu et les incendies en Charente et Dordogne. Parmi lesquels, une majorité de volontaires. Sur le territoire, ils représentent… 87% des effectifs (21% sont des femmes). « Les volontaires remplissent les missions de secours d’urgence », rappelle le colonel hors classe Christophe Landrieau. Essentiels, donc.


« Tout l’été, on a eu à faire une balance des enjeux et des moyens », convient le directeur départemental et chef de corps des sapeurs-pompiers de la Vienne. Alors que l’on pourrait « revivre ce type d’incendie hors norme de plus en plus souvent », se pose la question des moyens humains : sont-ils suffisants ? La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vise le recrutement de 50 000 volontaires d’ici 2027. « Nos effectifs de volontaires sont stables. Sur dix ans, ils ont augmenté de 0,8%, répond le colonel Christophe Landrieau. En revanche, on a plus de sollicitations, en hausse de 7% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Et tous les types d’intervention sont concernés. » Mais plus que le nombre, il importe surtout la 
« qualité de la disponibilité » des aspirants volontaires.


Pour parer à toute crise de l’engagement, les Départements de France ont demandé au gouvernement de revaloriser l’indemnité horaire des pompiers volontaires à hauteur de 3,5% (8€ de l’heure), intégralement à la charge de l’Etat. « Ce serait une légitime reconnaissance, estime le colonel Christophe Landrieau. Ce sont malgré tout des personnes qui risquent leur vie. » Localement, les centres d’incendie et de secours peuvent participer à des manifestations pour faire connaître leurs actions et, pourquoi pas, susciter des vocations. Une réunion d’information sur le volontariat au centre de Saint-Jean-de-Sauves a récemment permis d’enregistrer trois nouvelles candidatures. « La diversité des missions, le travail en équipe, le fait de porter secours et la nécessité de se maintenir en forme physique sont des éléments qui motivent toujours les volontaires », observe Christophe Landrieau.

DR - Sdis86

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