Mariam El Zoheiry, ue fleurettiste olympique à Poitiers

Depuis septembre, le Stade poitevin escrime compte dans ses rangs une fleurettiste qui a participé aux Jeux olympiques de Tokyo 2020. Venue poursuivre ses études à Poitiers, l’Egyptienne Mariam El Zoheiry entend aussi y préparer ses prochaines échéances internationales.

Steve Henot

Le7.info

A la voir évoluer sur les pistes de la salle Gaston-Robert, on croirait que Mariam El Zoheiry a sa licence au Stade poitevin depuis déjà plusieurs années. Pourtant, la jeune fleurettiste n’est au club que depuis septembre. « Je ne m’attendais pas à être aussi bien accueillie ici, confie-t-elle. Je suis arrivée seule, sans famille, dans une nouvelle ville, ça a été un choc pour moi… Mais je me suis adaptée, je me sens bien aujourd’hui. » Guillaume Texier, le président du Stade, se dit agréablement surpris. « Elle est totalement intégrée, va vers tout le monde et a toujours le sourire. J’avais la crainte d’accueillir une athlète avec des exigences folles pour un club comme le nôtre, mais ce n’est pas le cas. »


Car Mariam n’est pas une nouvelle licenciée comme les autres. Internationale égyptienne, elle a participé aux Jeux olympiques de Tokyo (8e du fleuret par équipes) et aux derniers championnats du monde d’escrime. Cet été, elle a remporté la médaille d’or du fleuret par équipe lors des Championnats d’Afrique de Casablanca (elle était médaillée d’argent en 2019). A seulement 23 ans, 
« elle a déjà de l’expérience, constate Guillaume Texier. C’est intéressant car ça montre aussi à nos jeunes ce qu’il faut faire pour atteindre ce niveau. »


Objectif Paris 2024

La jeune femme a quitté son pays à la fin de l’été 2022 pour poursuivre ses études de gestion à l’IAE de Poitiers, partenaire de son ancienne fac de commerce, à l’université Alexandrie. Comme elle l’avait programmé dès 2018. « J’avais prévu de venir ici depuis les qualifications pour les Jeux olympiques de Tokyo, confie Mariam, dans un français encore hésitant. L’escrime en France, c’est le top. Je ne suis pas venue ici par hasard mais pour y engranger beaucoup d’expérience. » Elle se prépare en vue d’accrocher une participation aux Jeux de Paris 2024. « Tokyo m’a motivée à vouloir faire quelque chose aux prochains Jeux, individuellement et par équipes. »


Pratiquant le fleuret depuis l’âge de 7 ans, la grande gauchère (1,70m) s’entraîne quatre fois par semaine au Stade poitevin. « Être ici lui permet d’avoir une vraie opposition, avec des tireurs parmi les cent meilleurs Français, souligne le président. Le niveau est bien adapté pour elle. » L’Egyptienne souhaite s’aligner sur un maximum de compétitions, en France et à l’international. Ce week-end, elle disputera l’Open d’Antony, dans les Hauts-de-Seine, avant d’enchaîner avec la première épreuve de Coupe du monde en Serbie, le 9 décembre. « Je vais aussi rentrer en Egypte pour disputer le championnat national, ajoute la fleurettiste qui a appris le français à l’âge de 5 ans. Chaque mois, j’ai deux à trois compétitions. » Les épreuves qualificatives pour Paris 2024 débuteront l’année prochaine. A l’issue de son master, Mariam aimerait poursuivre sa préparation en France, et pourquoi pas à Poitiers.

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