Attention, 
sapins de Noël en cours

En s’installant comme agriculteur aux côtés de ses parents, Romain Provost a voulu « apporter quelque chose de nouveau ». Alors l’an dernier, il a planté sur l’exploitation familiale ses premiers sapins.

Claire Brugier

Le7.info

« Personne ne loupe Noël et il y a un sapin dans toutes les maisons ! » Romain Provost lui-même ne manquerait le rendez-vous pour rien au monde. « Il y a toujours un vrai sapin chez nous ! » C’est donc tout naturellement que le jeune agriculteur de 26 ans s’est lancé l’an dernier dans la culture des conifères.

A l’heure de s’installer aux côtés de ses parents, exploitants d’une ferme en polyculture-élevage au lieu-dit Le Courtiou, à Blanzay dans le Civraisien, l’actuel président des Jeunes Agriculteurs de la Vienne a hésité entre les truffes et les arbres de Noël, pour finalement pencher pour les seconds. « Je ne suis pas quelqu’un qui fait la même chose que tout le monde, plaisante-t-il. Je voulais me diversifier, apporter quelque chose de nouveau à l’exploitation de mes parents, une activité qui me convienne au niveau professionnel mais aussi personnel, car j’adore le contact avec la terre, les plants et aussi les gens. »

Formé au lycée professionnel Jean-Marie-Bouloux à Montmorillon, puis salarié pendant trois ans de la ferme familiale (60 Limousines, 350 chèvres, 120 hectares), le jeune agriculteur ne s’est jamais posé la question de son avenir. 
« Depuis le premier jour jusqu’à aujourd’hui, j’ai vécu à la ferme, raconte-t-il. C’était une évidence. Alors quand le voisin a arrêté… » Romain a franchi le pas de l’installation, à sa façon, originale. Il a ajouté 120 hectares à la superficie de la SCEA du Courtiou pour y faire des céréales, en réservant 
2,5 hectares pour les sapins.

Des moutons 
pour l’entretien

Au contact de Jean-Pierre Saulet, un éleveur de Limousines en retraite, également producteur de conifères à Lhommaizé, Romain a appris les bases. Puis il a peaufiné sa formation auprès d’un pépiniériste du sud de la Creuse et fait ses premières plantations en février 2021, d’abord sur 
40 ares. « Les plants avaient déjà deux ou trois ans », explique-t-il. Ils mesuraient entre 25 et 50cm et n’ont guère pris de hauteur depuis. « La première année, les sapins s’implantent et changent de couleur. Ils passent du vert foncé puis au vert fluo au printemps. » La sècheresse de cet été a un peu clairsemé les rangs, mais rien d’alarmant.

Quatre moutons Shropshire, connus pour être peu friands d’aiguilles et d’écorces, ont été spécialement « recrutés » 
pour assurer l’entretien des 
2 200 arbustes, dont 2 000 petits Nordmann qui devraient apprécier la terre sèche et caillouteuse de Blanzay. A leurs côtés, Romain a tout de même planté quelques épicéas, plus odorants.

Inutile de préciser que la nouvelle de sapins « made in Blanzay » a rapidement fait le tour des communes voisines où l’on se verrait bien fêter Noël autour d’un arbre du Courtiou. Mais patience... Les arbustes les plus valeureux ne connaîtront les décorations des fêtes que dans cinq ou six ans.

À lire aussi ...