Dans la Vienne, le marché de l'immobilier se tasse

Dans la Vienne, 2022 a été une bonne année pour le marché de l’immobilier. Mais 2023 pourrait se jouer au ralenti, dans le prolongement de derniers mois marqués par les refus de prêts. Décryptage.

Steve Henot

Le7.info

Pour lui, 2022 restera une « année record » en termes de volume de ventes immobilières sur le territoire. Représentant des notaires dans la Vienne et les Deux-Sèvres, Guillaume Carré n’avait même « jamais connu » un tel engouement. Et pour cause, le marché a encore profité à plein de ce fameux « effet Covid » qui voit, depuis 2020, des investisseurs issus des grandes métropoles -Paris, Bordeaux, Nantes- acquérir des biens dans le Poitou. « Le territoire est attractif, vante le notaire installé à Saint-Georges-lès-Baillargeaux. Il fait bon vivre chez nous, plutôt que dans de grandes agglos saturées. »

Cette forte demande dans la Vienne s’est inévitablement répercutée sur les prix de vente, à la hausse. « Entre +6 et 10%, observe Guillaume Carré, pour qui il manque toujours du foncier. Notamment sur les deux premières couronnes de Poitiers ou encore à Châtellerault. C’est moins vrai pour des biens autour de Loudun et de Montmorillon, où les prix ont peu bougé. » Mais cette inflation sur les tarifs de l’immobilier ne devrait pas se prolonger en 2023, ou dans des proportions moindres.

Au ralenti depuis la rentrée

Les derniers mois ont en effet marqué une légère baisse des ventes. Entre septembre 2021 et septembre 2022, le nombre de transactions a ainsi glissé de 1 206 000 à 1 133 000. « On est relativement préservés dans la Vienne car nous gardons des prix acceptables », nuance Guillaume Carré, qui convient toutefois que la fin 2022 n’était « pas dingue » localement. « Je ne suis pas persuadé que ce constat s’accompagne d’une baisse des prix, sauf pour des biens qui étaient surévalués. »

Les refus de prêts, qui se sont multipliés ces derniers mois, n’y sont pas étrangers. Dans la Vienne comme partout ailleurs en France, cela concerne près d’une demande sur deux. Et même si l’actualisation du taux d’usure se fera bientôt tous les mois, et non plus tous les trimestres, pour amortir la hausse des taux d’intérêt, « on sent que le marché se tasse un peu », constate Guillaume Carré. « On en avait senti les prémices sur les derniers mois de l’année 2022. Psychologiquement, ça freine des projets. » Pour autant, pas de quoi redouter un effondrement du marché estime le représentant des notaires de la Vienne et des Deux-Sèvres. « On va peut-être avoir six mois un peu compliqués, ce sera un retour à une activité similaire à l’avant-Covid. »

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