Rugby : l’UNSS démêle les règles

Le rugby pratiqué en milieu scolaire a renforcé ses règles de sécurité après un grave accident de jeu en décembre, dans le Sud-Ouest de la France. De quoi remotiver les troupes en cette année de Coupe du monde.

Romain Mudrak

Le7.info

L’événement a bouleversé le monde du rugby. A la veille des vacances de Noël, un jeune homme de 17 ans est devenu tétraplégique après avoir subi un mauvais plaquage sur le terrain. Licencié au club de Bagnères-de-Bigorre, ce joueur expérimenté évoluait cette fois-là avec l’équipe de son lycée dans un match comptant pour le championnat UNSS. Ce drame n’a fait que conforter les idées reçues sur ce sport. La réaction de la direction nationale du sport scolaire ne s’est pas fait attendre : la pratique a été suspendue. Quelques semaines plus tard, le 19 janvier, elle a été réintroduite… avec de nouvelles règles à respecter.

Désormais, tous les pratiquants dès la 6e doivent lire et signer le livret du jeune joueur dans lequel on leur rappelle les bons gestes et les valeurs de fair-play. Ils passent aussi un examen de plaquage qui détermine leur présence sur le terrain. Sauf dans le rugby à 
5 où le plaquage n’existe pas, il faut surtout éviter de se faire toucher. L’encadrement des tournois par des adultes (enseignants ou éducateurs fédéraux) est renforcé. Les arbitres, qui sont aussi des ados en parcours de « jeunes officiels » dans le rugby éducatif, rappellent les consignes avant chaque match. Tolérance zéro !

Vers un effet 
Coupe du monde ?

« Le rugby a fait énormément de progrès ces dernières années sur la façon d’aborder l’accidentologie, l’UNSS s’est alignée », poursuit Loïc Laurent, directeur régional adjoint de l’UNSS. En début de saison par exemple, on ne fait pas de plaquage avant d’avoir revu la technique et de s’être astreint à quelques séances de musculation. Reste à savoir quel impact aura l’événement de décembre sur le nombre de pratiquants. Depuis quelques années, certains parents détournent leurs enfants du rugby qu’ils trouvent trop dangereux en regardant les pros à la télé. Surtout dans des départements comme la Vienne qui n’a pas de culture rugbystique. « Lors du dernier rassemblement, je n’avais que 150 jeunes alors qu’il y a dix ans, plus de 800 gamins participaient aux Ovalies », confirme Loïc Laurent. Dommage quand on sait que l’UNSS est souvent une porte d’entrée vers les clubs. Les collèges de Mirebeau et de Saint-Jean-de-Sauves ont développé de belles sections, avec 30 à 40 joueurs de rugby à 5 (sans plaquage). C’est la forme la plus présente dans le département même si des établissements comme France-Bloch-Serazin et Mandela, à Poitiers, maintiennent un rugby à 7. Les lycées de Civray aussi ! Leur équipe s’est d’ailleurs qualifiée pour le tournoi interacadémique programmé bientôt à Niort.

En cette année de Coupe de monde, de surcroît en France, l’UNSS 86 a créé le « challenge rugby ». Cinq journées d’ateliers et de matchs au terme desquelles le vainqueur repartira avec le 
« bouclier de Viennus ». Le prochain rassemblement se tiendra le 22 février. De quoi remotiver les troupes. La plus belle des compétitions internationales de l’ovalie attirera-t-elle de nouveaux joueurs dans la mêlée ? Réponse en octobre.

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