Charly Pontens : « Il faut croire en nous »

Le meneur de jeu n°1 du PB86 est l’un des artisans du redressement de l’équipe. A l’aise sur les parquets, Charly Pontens (1,90m, 27 ans) est aussi ravi de retrouver l’équipe de France de 3x3 pendant la trêve internationale.

Arnault Varanne

Le7.info

Depuis la mi-décembre, le PB86 n’encaisse plus qu’à peine 73pts en moyenne. Est-ce la clé de votre excellente série(*) ?
« Le basket est un sport d’adresse et lorsqu’on est en difficulté en attaque, on doit pouvoir se reposer sur notre défense. De ce point de vue, la NBA n’est pas le bon exemple. En Europe, on gagne d’abord des matchs en défendant fort. Le match face à Vitré illustre parfaitement cela. On a rarement été aussi maladroits (6/22 à 3pts) mais on a fini par l’emporter. Ça fait plaisir. On a montré du caractère. »


La métamorphose n’est-elle que défensive ?
« L’arrivée de Keith nous a aussi fait du bien, il nous apporte plein de choses. On a engrangé de la confiance depuis quelques semaines après avoir fait un parcours plus en dents de scie. »

Il prend ses responsabilités

A titre personnel, vous semblez monter en régime, avoir de plus en plus d’emprise...
« J’essaie dans les moments compliqués d’apporter mon expérience, mon vécu. Je sais quand prendre mes responsabilités, comme à Tarbes dans le dernier quart-temps. Défensivement, je dois aussi montrer l’exemple à mes coéquipiers. Je vais essayer de garder cette dynamique, de faire en sorte que tout le monde avance dans la même direction. La saison dernière, j’avais joué cinq mois avec une blessure au talon pas agréable au quotidien. C’est du passé. »

Les ambitions sont-elles revues à la hausse ou l’expérience de la saison passée incite-t-elle à rester prudent sur la montée en Pro B ?
« La formule est tellement compliquée qu’on peut s’imaginer tous les scénarii possibles. Il faut prendre en compte la spécificité de ce championnat. On l’a vu l’année dernière, les équipes qui ont été dans la bonne dynamique au bon moment sont allées au bout. Mais il ne faut pas s’interdire de tout gagner. Un nouveau championnat va démarrer et on ne sait pas ce qui va se passer. Il faut croire en nous. »

Vous avez été retenu 
pour participer à un stage de l’équipe de France de 3x3 pendant la trêve internationale(1). Vous y attendiez-vous ?
« Je ne m’y attendais pas. Mine de rien, ma dernière convocation remonte à février 2022, il y a un an. Depuis, il s’est passé beaucoup de choses, je n’ai pas participé au rassemblement de l’été dernier pour me reposer. Il y a aussi eu la création de cette équipe professionnelle... »


Vous avez d’ailleurs été sollicité pour intégrer 3x3 Paris(2) fondée à l’été 2022...
« J’ai été en contact avec le staff, mais j’ai fait le choix de ne pas accepter pour une question de logique de carrière. Cela a été un peu douloureux car j’ai démarré dans la discipline en 2012 et je n’ai jamais vraiment décroché. Le fait d’être appelé par Karim Souchu me rassure sur mes chances d’être à nouveau appelé plus tard. Le sélectionneur a clairement dit que 3x3 Paris et la sélection étaient deux choses distinctes. »


Les JO de Paris sont encore dans un coin de votre tête ?
« Je vais jouer pleinement ma chance, dans la mesure où la porte est encore ouverte à ceux qui font du 5x5 et que je gagne ma place légitimement. Après, nous sommes au début de l’année 2023, il va se passer beaucoup de choses d’ici l’été 2024. Il y aura peut-être un tournoi de qualification officiel. C’est un très long chemin ! J’ai 27 ans, je vais sur mes 28 et la gestion du corps sera fondamentale. Le 3x3 est intense. »

« J’ai un peu de recul »

En parallèle, vous avez terminé votre cycle d’études. Pour faire quoi derrière ?
« En juillet dernier, j’ai validé un diplôme d’études supérieures en management à l’Ecole de management de Grenoble. C’est un programme proposé pour les sportifs de haut niveau, cela me donne l’équivalent d’un master 2. Je me laisse encore le temps de réfléchir à la suite sur le plan professionnel. »

Après un an et demi à Poitiers, vous vous sentez bien dans cette ville, ce club ?
« Oui, clairement, c’est une petite ville à taille humaine. Je me sens bien dans la structure, avec les salariés du club. On a un bon groupe. Après, nous sommes dictés par les victoires-défaites. Au bout de ma dixième année professionnelle, je commence à savoir ce qui est important et ce qui l’est moins. J’ai un peu de recul qui me permet de relativiser certaines situations. Je cogite moins qu’avant et la frustration ne dure plus. »

(*)Entretien réalisé avant la défaite à Loon-Plage vendredi. 

(1)Le stage de l’équipe de France se déroulera sur l’île de Ré et s’achèvera par un tournoi international à Bordeaux -la ville d’origine de Charly Pontens- les 24 et 25 février. 


(2)L’équipe professionnelle voulue et financée par la Fédération française est composée d’Alex Vialaret, de Jules Rambault (Sylvain Sautier l’a suppléé), de Franck Séguéla, d’Alexandre Aygalenq, de Vincent Fauché et de Paul Djoko. Elle a vocation à écumer les tournois du circuit pro à travers le monde.
 

DR Guillaume Bicep

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