Influenceurs : une loi, un métier

Terminé les arnaques ! Un texte de loi définit désormais les règles du métier d’influenceur en matière de vente et de publicité. De quoi réjouir celles et ceux qui s’estiment vertueux et qui envisagent une véritable carrière.

Le7.info

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Les influenceurs, on les voit partout, mais qui sont-ils vraiment ? 
Par son vote jeudi dernier, l’Assemblée nationale a fait entrer la définition de cette nouvelle activité dans les Codes de la Consommation et du Commerce. Juridiquement, est considérée comme influenceur commercial « toute personne physique ou morale qui mobilise sa notoriété pour communiquer au public par voie électronique des contenus visant à faire la promotion directement ou indirectement de biens, de services ou d’une cause quelconque, en contrepartie d’un bénéfice économique ou d’un avantage en nature dont la valeur est supérieure aux seuils fixés par décret ».

A Poitiers, Loupche n’a pas attendu que les députés s’intéressent à son cas pour dessiner les contours de ce qu’elle considère depuis longtemps comme son métier. « A partir du moment où on développe une plateforme pour parler à des personnes, on les influence, il faut juste l’assumer. » 
45 000 fidèles sur Youtube, 
31 000 sur Instagram, 500 000 sur Tik Tok, cette Poitevine de 26 ans partage son quotidien sur les réseaux sociaux depuis 2016 (Le 7 n°525). Mais c’est véritablement à partir de l’année dernière que sa carrière a décollé. « J’ai investi sans avoir beaucoup de sous parce que je me suis dit que c’était la meilleure façon de développer mon activité. J’ai pris une agence pour aller négocier avec les marques car je ne sais pas le faire. » Aujourd’hui, la source principale de ses revenus vient de partenariats. Loupche est sponsorisée par des marques pour en parler dans ses vidéos. Or, elle en est sûre, les nouvelles règles en matière de publicité qui accompagnent la loi ne vont pas rien changer à sa façon de faire. « Mon agence et moi sommes dans les clous. Je fais toujours la promotion de produits que j’utilise vraiment. Ma communauté ne comprendrait pas si je commençais à parler de paris en ligne ou de chirurgie esthétique. »

Protéger aussi 
les créateurs

Certains de ses homologues, signataires d’une tribune commune, se sont sentis stigmatisés par cette loi visant à 
« lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs ». Pas elle ! « Je ne me suis pas sentie visée. La régulation est nécessaire, je regrette juste qu’elle ne concerne pas les agences. » Selon l’UFC-Que choisir, cet encadrement est tout simplement « logique, dans la mesure où les interventions rémunérées sont considérées comme de la publicité, que les dispositions en vigueur à la télévision s’appliquent aussi sur les réseaux sociaux ». Et il vaut pour tous les acteurs du marché. « Il était temps ! », lâche Nathalie Provost, lasse de constater certains abus, y compris du côté des commanditaires. « Tout travail mérite salaire mais on se retrouve parfois face à des employeurs qui ne veulent pas payer, constate la blogueuse poitevine lifestyle. Derrière un blog, il y a un vrai travail de recherche, de test, d’écriture... »

La nouvelle loi devrait donc rassurer à la fois les influenceurs, dont le nombre avoisine les 150 000 en France, leurs clients et les consommateurs. Son application comprend la mise en place d’une brigade de l’influence commerciale directement rattachée à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

Claire Brugier - Romain Mudrak

crédit photo - capture d'écran YouTube Loupche

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