Classe de ju-jitsu, 
l’exception lussacoise

Il n’en existe pas de semblable en France. La classe de ju-jitsu mise en place depuis deux ans au collège Louise-Michel de 
Lussac-les-Châteaux fait figure de pionnière. Elle est née de la proximité géographique entre un établissement scolaire et un club.

Claire Brugier

Le7.info

Elle ne se range ni dans la catégorie des classes à horaires aménagés, réservées au domaine culturel, ni dans celle des sections sportives. La classe de ju-jitsu du collège Louise-
Michel de Lussac-les-Châteaux est unique en France. Intégralement portée par l’établissement, avec le soutien du comité départemental de la discipline, elle est étroitement liée à la proximité du Lussac ju-jitsu body taïso… et à la présence de Sylvain Duport. Lorsqu’il n’enseigne pas la physique-chimie au collège, le professeur est entraîneur diplômé d’Etat de ju-jitsu dans le club lussacois. Son 4e dan 
ainsi que ses podiums lors des championnats de France en faisaient le candidat idéal, à la rentrée 2021, pour donner corps à cette classe inclassable, avec la complicité de Laurie Dupuis, professeure d’EPS, et du principal. Joël Malterre y a vu, au-delà de « favoriser la pratique sportive chez les jeunes », 
« des objectifs de respect, d’intégration mais aussi de dépassement de soi ». Promesse tenue sur les tatamis ! Pour la deuxième année consécutive, des élèves de la 6e à la 3e, filles et garçons, toutes couleurs de ceinture confondues, se retrouvent trois fois par semaine, pendant la pause méridienne, dans le dojo intercommunal qui jouxte le collège. « Tout le monde s’écoute, constate Laurie Dupuis. Les élèves sont toujours présents, avec beaucoup d’envie. Et socialement, c’est aussi très positif. » Le groupe comprend notamment un élève d’Ulis et un autre présentant des troubles autistiques, qui trouvent ici une bienveillance qui fait parfois défaut dans la cour.

Interaction

Placée sous le parrainage des multimédaillés Sévérine Nebie et Percy Kunsa, la classe ju-jitsu est un prolongement du club, et inversement. D’un côté, elle compte comme une option dans la scolarité des élèves, avec à la clef des points de bonification. De l’autre, tous étant licenciés, elle leur ouvre les portes des compétitions. Avec quelques succès déjà. Mathis, en 3e, a ainsi décroché le titre de vice-champion de France cadets avec Corentin, un ancien élève du collège aujourd’hui en seconde. Et le duo est arrivé 5e aux championnats d’Europe. « J’ai commencé le ju-jitsu à 
5 ans, c’est ma plus grande passion !, s’exclame l’adolescent qui s’entraîne en club les mercredi et samedi. La classe me permet d’en faire trois heures de plus par semaine. » En 
3e également, Manon, elle, ne connaissait pas. Venue « pour essayer », elle s’est inscrite au club dans la foulée. Elle est l’une des deux seules filles avec Marie-Lou, nouvelle recrue de 6e. Les encadrants souhaiteraient féminiser davantage les effectifs et les monter à seize dès la rentrée prochaine, afin de conforter cette classe qui suscite l’intérêt d’autres structures en dehors de la Vienne.

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