L’abbaye de Saint-Savin, 
40 ans sous l'égide de l’Unesco

Plusieurs animations sont programmées ce week-end pour fêter les 40 ans de l’inscription de l’abbaye de Saint-
Savin au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette distinction influence à la fois le site et son territoire.

Claire Brugier

Le7.info

Si l’abbaye de Saint-Savin est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis quarante ans, plus d’un millénaire a déjà coulé entre ses murs peints et sous sa longue flèche, insolente entorse gothique à son architecture romane. La vieille dame a connu le Moyen Age et une classique vie de lieu de culte avant de devenir un site culturel et touristique prisé. En 2019, elle a accueilli plus de 40 000 visiteurs, hors activité cultuelle (31 000 en 2022 en période post-Covid). La mention « patrimoine mondial de l’Unesco » n’est évidemment pas étrangère à son pouvoir de séduction. Ils ne sont que quarante-neuf lieux en France à pouvoir se prévaloir de cette reconnaissance. Une précieuse distinction, rien de plus. Pour le reste, l’Etablissement public de coopération culturelle (EPCC), créé en 2006, est financé à 40% par des subventions et à 60% par les entrées, pour un budget total d’environ 1M€. « L’inscription à l’Unesco n’apporte aucune manne financière spécifique », précise Antonin Barrault-Baudy, responsable communication. Elle ne signifie pas non plus « que le bien est mis sous cloche ». L’EPCC s’évertue donc chaque année à imaginer de nouvelles animations « pour en faire un site qui ne soit pas que religieux mais médiéval ». Aux tablettes numériques et aux visites théâtralisées mises en place en 2019, l’EPCC a ajouté en 2020 Larcin à Saint-Savin, faisant de l’abbaye le premier site Unesco à accueillir un escape game nocturne. En 2021 il a créé une Boîte à outils scientifiques en partenariat avec l’Espace Mendès-France (Le 7 n°545), 
en 2023 mis en place Les Curieux Mercredis en lien avec les Petits Débrouillards… Et le site accueillera bientôt un Médiélab de 70m2.

« Libres de nos choix »

« Nous sommes libres de nos choix culturels, qui sont validés par le conseil d’administration, précise Antonin Barrault-Baudy. L’Unesco n’intervient que si l’on porte une atteinte directe au bien. » Les déclassements sont rares, quatre à ce jour dans le monde.

Seul petit bémol, « localement, l’abbaye est fondue dans le paysage ». L’objectif est donc de « pérenniser des actions à destination des locaux » : cafés historiques, ateliers enfants, spectacles gratuits… D’autant que « l’abbaye fait vivre une partie de l’activité commerçante, et principalement les métiers de bouche », rappelle Hugues Maillet, le maire de Saint-Savin. La commune de 800 âmes, 2 500 à l’échelle du bassin de vie incluant Saint-Germain et Antigny, compte deux bientôt trois restaurants, idem pour les hôtels, ainsi que deux cabinets d’assurance, trois banques, deux pharmacies, un supermarché et une supérette, une école, un collège, une piscine, un camping… Tout cela à l’ombre de l’Audacieuse.

40 ans de l’abbaye : visites théâtralisées à 15h et 16h de samedi à lundi ; samedi à 18h30, contes en musique et chants sacrés ;
dimanche, première Course nature de l’abbaye et mise en lumière de l’édifice en soirée. Infos sur abbaye-saint-savin.fr

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