Le CCAS de Châtellerault à un carrefour

Face aux difficultés financières du CCAS, la municipalité de Châtellerault cherche des pistes d’économie du côté des services aux seniors. Les premiers concernés, leurs familles et les personnels sont inquiets.

Claire Brugier

Le7.info

Sur sa chasuble de la CGT, 
Valérie Hernandez arbore un badge Edith-Augustin, souvenir de la contestation suscitée à Poitiers par l’annonce de la fermeture d’une résidence autonomie (cf. le7.info). « C’est un peu notre modèle », lâche la secrétaire générale de la CGT-Territoriaux de Châtellerault. Bien que différent -il n’est pas question ici de fermeture-, l’avenir des quatre résidences autonomie châtelleraudaises est au cœur de la réflexion municipale, au même titre que le Service d’aide à domicile (60 agents), son corollaire le Service de soins infirmiers à domicile (qui lui est financé par l’Agence régionale de santé) et le portage des repas. En cause, la situation financière du Centre communal d’action sociale (CCAS).

Revalorisation du Smic, du point d’indice et prime Ségur se sont ajoutés à un contexte de hausse générale des coûts. Le conseil municipal a donc décidé d’abonder exceptionnellement d’1M€ sa subvention au CCAS (budget global : 17M€) pour la porter à 4,33M€ en 2023, et en parallèle d’externaliser le portage des repas à partir du 1er juillet. « Le marché passé en mai 2020 a pris 41% de hausse au 1er juillet 2022, et +9% encore en janvier, détaille Françoise Brault, adjointe à l’Action sociale et vice-présidence du CCAS. Concernant les autres services aux seniors, 
« l’idée d’une externalisation n’a pas été évoquée. Je ne dis pas qu’elle ne le sera pas, mais nous étudions actuellement toutes les pistes d’économie. Nous devons revoir le périmètre de nos actions, en agissant sur la masse salariale, par une réorganisation des services, ou sur les recettes. »

Prise en charge et tarifs

Parmi les usagers, les craintes sont réelles. « Cela fera deux ans en septembre que je suis au foyer des Renardières, note Solange, 74 ans. Ma petite sœur, qui est handicapée, y est aussi. Je ne voudrais pas avoir à quitter cet endroit. » « C’est agréable, pas loin de la ville, d’Auchan, de la forêt pour faire de belles balades… », décrit Joseph, 85 ans. Liliane, la fille d’une résidente tout juste centenaire, s’inquiète aussi. « La prise en charge risque d’être modifiée, on ne sait pas quels seront les tarifs. Jusqu’à présent, je trouvais que le service tel qu’il fonctionnait était une super alternative entre le domicile et l’Ehpad. » Françoise Méry confirme : « Quand on a dans une commune une organisation sociale de ce niveau pour l’accueil des personnes âgées, il faut s’appuyer dessus au maximum », assène la conseillère d'opposition socialiste, pointant par ailleurs trois projets privés de résidence seniors sur la ville. De son côté, Françoise Brault garantit vouloir « assurer un hébergement pour les seniors dont les ressources ne leur permettent pas d’aller sur des dispositifs plus coûteux, que celui-ci soit ou non porté par le CCAS ». Des comités de pilotage et stratégique ont été mis en place. Leur mission : trouver des solutions pour rééquilibrer le budget 2024 du CCAS. En attendant, l’intersyndicale a prévu de nouvelles mobilisations, le 
5 juin devant Auchan, le 31 mai et le 10 juin devant Leclerc.

À lire aussi ...