Fuites urinaires : pas une fatalité

A Poitiers, plusieurs praticiennes lèvent les tabous sur les dysfonctionnements du périnée qui touchent une large population. Leur credo : 
reprendre de bonnes habitudes.

Le7.info

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On l'associe trop souvent à la grossesse et à l’accouchement, ou encore au vieillissement et à la ménopause. Et pourtant, les dysfonctionnements du périnée concernent beaucoup plus de monde. Entre 25 et 45% de la population, tous âges confondus. Même les ados. Il faut dire que le sujet est encore tabou. Les fuites urinaires ont non seulement des conséquences sur la qualité de vie mais aussi sur l'estime de soi. Beaucoup vivent la situation comme une fatalité…

Dans la plupart des cas, les patients qui osent évoquer leur problème de périnée sont orientés vers des séances de renforcement musculaire. Ce n'est pas la seule solution. Mais encore faut-il savoir comment marche cet ensemble de muscles, ligaments et tissus conjonctifs qui occupent la totalité du fond du bassin ! C'est pourquoi le 
Dr Pizzoferrato, gynécologue au CHU de Poitiers, planche sur un programme d'éducation à la santé périnéale : « Notre conviction, c'est que la prévention doit démarrer dès l'enfance. Il faut apprendre aux gens à comprendre leur anatomie périnéale pour qu'ils adoptent les bons gestes. C'est de la thérapie cognitivo-comportementale. »


« Certaines s’empêchent de boire »

Savez-vous qu'il vaut mieux surélever ses jambes au moment de déféquer sur le trône ? Ou expirer lorsque vous soulevez des meubles massifs plutôt que retenir votre respiration ? Sur la chaîne YouTube du CHU, l'épisode 2 de la Science infuse contient plein de bons conseils comme ceux-là. Les athlètes, garçons et filles, n'échappent à la règle. Certains sports à impacts sont particulièrement concernés, à l'image de l'athlétisme ou de la gymnastique. Récemment, le Dr Pizzoferrato est d'ailleurs intervenue au CEP Poitiers avec Julia Deparis, sage-femme, et Véronique Blanchard, kinésithérapeute. Le public ? Un groupe d'adolescentes de 16 à 18 ans de niveau national qui s'entraînent plus de dix heures par semaine. « On en parle de plus en plus car les fuites urinaires les gênent pendant l'entraînement, impactent leurs performances et certaines s'empêchent de boire », note Virginie Devaud. Une première séance théorique s'est déroulée à la faculté de médecine, une autre en salle. 
« Les explications des professionnelles sont apparues comme une révélation. Nous avons fait évoluer nos méthodes et j'en ai déjà parlé à la fédération. » 
D'autres ateliers destinés au grand public ouvriront en 2024 à la Vie la santé.

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