Les mesures annoncées par le ministre de l’Education Gabriel Attal suscitent de vives inquiétudes dans les rangs des syndicats enseignants, qui déplorent une impression de déjà-vu.

Claire Brugier

Le7.info

Tout juste annoncées, les principales mesures évoquées par le ministre de l’Education Gabriel Attal suscitent déjà de vives inquiétudes chez les syndicats enseignants, notamment les trois classes de niveau en maths et en français. « Trier les élèves, c’est faire le choix d’accentuer les inégalités sociales, s’indigne le SE-Unsa. Les classes de niveau sont dangereuses et stigmatisantes. » Un avis partagé par le Snuipp-FSU qui redoute « la fin des classes hétérogènes, là où l’on pouvait apprendre avec les différences des uns et des autres », note Apolline Letowski. Plus globalement, « les mesures annoncées nous font l’effet d’un retour vers le futur, avec des propositions qui ont un air de déjà-vu et qui de surcroît n’ont pas fait leurs preuves, comme le redoublement, les stages de réussites -qui existent depuis 2008 et n’ont pas d’effet-, ou encore le fait d’imposer des manuels labellisés, la méthode Singapour… On est sur un enseignement de masse, qui dépossède les collègues de leur professionnalité et fait fi de la recherche en éducation. A contrario, il n’y a pas de vrai chantier salarial, sur les conditions de travail… On demande une vraie politique éducative à long terme, élaborée avec les professionnels du terrain et de la recherche. » 
Mais aussi des bilans. « Les réformes s‘empilent mais on ne les évalue jamais, déplore Julien Dupont, du Snes-FSU. « Les conditions d’études se sont dégradées et on nous ressort des recettes anciennes. » 
Pour le syndicaliste, les motifs d’inquiétude ne manquent pas, de la remise au goût du jour du redoublement aux groupes de niveau synonymes d’une « école à deux vitesses », en passant par le recentrage sur les fondamentaux « au détriment d’autres enseignements », une « labellisation dangereuse »… Et toujours, récurrente, la question des moyens humains.

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