Geoffrey Wersy, 
les Jeux dans les yeux

Deuxième du Test event de Paris en août 2023, le paratriathlète poitevin Geoffrey Wersy croit fort en une médaille le 1er septembre 2024. Le quintuple champion de France en titre se donne les moyens de ses ambitions.

Arnault Varanne

Le7.info

Stade Rebeilleau, lundi 
12 février 2024. Geoffrey Wersy échange avec Sybille Retour et quelques autres athlètes de l’EPA 86. Il fait frais ce jour-là et le soleil perce timidement. Qu’à cela ne tienne, le paratriathlète s’envole dès le lendemain pour Lanzarote et ses 25°C. A lui la mer et la chaleur ! « On a hésité entre l’altitude et le soleil et, bizarrement, Geoffrey a préféré le soleil ! », plaisante son paternel Pascal, qui l’accompagne dans son stage d’entraînement ibère, jusqu’à la fin de la semaine. Au menu : trois séances par jour concoctées par son entraîneur, Kevin Berny. Et aussi une rencontre avec l’un de ses concurrents, Luis Morales, le local de l’étape.

A moins de deux cents jours des Jeux paralympiques de Paris, Geoffrey n’a qu’un objectif : rafler une médaille du côté du pont Alexandre-III, le 1er septembre. Départ à 8h40. Arrivée... le plus tôt possible ! 
Mais, parce qu’il y a un mais, le champion de France en titre (catégorie PTS2) devra attendre le 1er juillet pour savoir s’il est bien qualifié aux Jeux. 
« J’ai encore plusieurs courses à disputer, commente-t-il, à commencer par la manche de Coupe du monde à Abou Dabi, le 8 mars. J’irai ensuite le 13 mai à Yokohama où j’ai gagné l’an dernier et le 16 juin à Besançon. » Si nécessaire, une ultime course 
« de rattrapage » aura lieu le 30 juin à Montréal.

Ne rien laisser au hasard

Pas qualifié pour Rio (2016) et 
« hors-catégorie » à Tokyo (2021) -la course n’était pas ouverte aux PTS2-, le futur porteur de la flamme olympique se sent en pleine possession de ses moyens et prêt à gravir des montagnes. N’a-t-il pas terminé 2e du Test event de Paris, le 19 août 2023, devançant Jules Ribstein, quadruple champion du monde ? Et même si la qualité de la Seine a transformé l’épreuve en duathlon, le résultat reste encourageant. Au-delà de ses bonnes dispositions physiques, Geoffrey a allégé sa charge mentale puisque l’agent d’Eaux de Vienne-Siveer a été 
« libéré » par son employeur depuis le 1er janvier. Il peut donc s’entraîner à temps plein. Il retrouvera son poste à mi-temps à la rentrée.

Histoire de ne rien laisser au hasard, son staff travaille sur tous les petits détails nécessaires à l’optimisation de ses performances. Ainsi, le triathlète va-t-il bientôt bénéficier de lunettes de nage adaptées à sa vue. Dans le même ordre d’idée, « on fait aussi fabriquer un support de bras avec une prothèse par un spécialiste de Mignaloux-Beauvoir, ajoute Pascal. Cette gouttière permettra à Geoffrey de moins ressentir les secousses sur le vélo. C’est moins de stress et moins de fatigue. D’autant que l’arrivée sur les Champs-Elysées est sur des pavés... »

Geoffrey Wersy bénéficie aussi d’un système de serrage innovant pour « [lui] faire gagner du temps dans les transitions ». 
D’ici aux Jeux, le programme s’annonce donc chargé entre stages avec l’équipe de France, manches de Coupe du monde et verdict du 1er juillet. Au fait, quelle couleur la médaille ? 
« Peu importe ! », lâche-t-il dans un sourire entendu.

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