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Né en août 2016, le village d’enfants de Monts-sur-Guesnes est aujourd’hui bien implanté. (Re)découverte de l’une des quinze structures françaises de la fondation Action enfance.
Pas de panneau ou de banderole, le lieu est discret et c’est volontaire. Créé en août 2016 par la fondation Action enfance et le Conseil départemental, le village d’enfants de Monts-sur-Guesnes accueille aujourd’hui 56 bambins. Placés par la justice ou sur demande de parents en souffrance, ces enfants, dont 44 sont originaires de la Vienne, vivent dans cette structure comme au sein d’une famille. « C’est vraiment l’objectif. Ils grandissent dans des maisons avec tout le nécessaire, comme chez n’importe qui », explique Jérôme Foisnet, directeur du village. La structure porte bien son nom. Avec ses huit maisons et son aire de jeux, la ressemblance avec un simple lotissement est troublante. « C’est un choix de ne pas indiquer qu’il s’agit d’un établissement de la Protection de l’enfance. Les enfants sont ici chez eux et ils ont le droit à la discrétion. D’ailleurs, ils sont scolarisés dans plusieurs établissements différents dans cet optique. » Actuellement, 48 des 56 enfants vivent répartis dans les huit maisons du village de manière à être six par foyer. Des éducateurs familiaux partagent leur quotidien. « Ils sont répartis dans les maisons où ils vivent à temps complet une semaine sur deux et y assurent les tâches parentales comme préparer le petit déjeuner, aller à l’école ou apaiser les chagrins. » Huit autres jeunes vivent dans de nouvelles structures, à Poitiers, afin d’être accompagnés vers l’autonomie.
Une demande qui évolue
Bien que méconnus, les villages d’enfants existent depuis le milieu du XXe siècle. Initialement conçues pour recueillir les orphelins de guerre, ces structures sont complémentaires des foyers sociaux et familles d’accueil. « Aujourd’hui, dans la Vienne, comme partout en France, il y a de moins en moins d’assistants familiaux. Ces établissements répondent donc à un besoin comptable », constate Jérôme Foisnet. Pourtant, en parallèle, les besoins de placements ont fait un bond ces dernières années. « La crise du Covid a révélé des situations de tensions car les pouvoirs publics étaient particulièrement attentifs à cette période. Puis la reprise de la crise migratoire a nécessité la prise en charge des mineurs non accompagnés. » Lors de leur installation en 2016, les enfants et professionnels du village ont dû prendre leurs marques. Aujourd’hui, tout ce petit monde s’est bien acclimaté. « Au bout de sept ans, on a trouvé notre rythme. Les enfants sont apaisés, tout le monde sait ce qu’il a à faire et les anciens accueillent les petits nouveaux. » Dans une volonté de rendre meilleur leur quotidien, Action enfance s’évertue à multiplier les projets. Ainsi, des groupes d’adolescents du village ont pu partir dans les Pyrénées et même au Togo ! De quoi créer de beaux souvenirs et grandir sereinement.
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