Mars est bleu pour tous

Mois de sensibilisation au dépistage organisé du cancer colorectal, Mars bleu participe de la démarche de prévention menée par le Centre régional de coordination de dépistage des cancers.

Le7.info

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D’un côté, les chiffres : le cancer colorectal est le 3e cancer le plus fréquent chez l’homme, le 2e chez la femme, mais guérit 
9 fois sur 10 quand il est détecté tôt. De l’autre, le témoignage de Geneviève Dupouy. « J’ai 
64 ans, je suis une grand-mère heureuse, guérie du cancer grâce à un test de dépistage, une bonne prise en charge médicale et une vigilance familiale. » 
Emue, la Poitevine raconte les fortes douleurs dans le ventre qui partent comme elles sont venues, l’échographie et le scanner qui ne révèlent rien... 
« Et puis mon mari, qui a des antécédents de cancer colorectal, me rappelle qu’un test traîne dans le courrier et qu’il serait temps que je le fasse. » Le résultat est positif, « le cancer est important, quinze jours après je suis opérée. Pourtant, je croyais que j’étais en pleine forme. Je ne me sentais pas concernée ! Or même avec une bonne hygiène de vie, on est tous vulnérables. »
Le message est clair, le Centre régional de coordination de dépistage des cancers (CRCDC) et ses partenaires le martèlent à l’envi. « Mars bleu est un moment de visibilité pour sensibiliser au dépistage du cancer colorectal organisé entre 50 et 74 ans mais c’est toute l’année qu’il faut accompagner le virage préventif de notre système de santé, assène Benjamin Gandouet, directeur général du CRCDC-NA. Car si la prise en charge est précoce, elle est moins invasive et aussi moins coûteuse. »

Routine et dépistage

Dans la Vienne, 136 000 personnes sont touchées et 
315 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, « dont une centaine grâce au dépistage organisé », précise Benjamin Daviller, directeur départemental de l’Agence régionale de santé (ARS). Or si le taux de dépistage dans la Vienne est légèrement plus élevé qu’en Nouvelle-Aquitaine -34,1% en 2022-2023-, il n’échappe pas à un recul. Le 
CRCDC et l’ARS se mobilisent donc pour élargir le cercle des professionnels de santé habilités à délivrer le kit de dépistage. Depuis peu, les pharmaciens sont entrés dans la boucle (76,8% des pharmacies du département) aux côtés des médecins libéraux, les infirmières pouvant pour l’heure bénéficier de dérogations. 
« L’objectif est de rendre routinier le recours au dépistage », 
insiste Marie-Hélène Texier, présidente de l’URPS pharmaciens. Non seulement « il s’agit juste de faire caca sur un papier », lâche Geneviève sans détours, mais « un test positif n’est pas un diagnostic de cancer, c’est le cas pour moins de 10% », complète le Dr Sarah Ettouati, médecin coordonnateur du CRCDC. Restent, derrière les chiffres, des inégalités territoriales à la défaveur de secteurs comme le Civraisien.

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