Le smartphone s'offre une seconde vie

Acheter un téléphone reconditionné ou même réparer son propre appareil sont des pratiques de plus en plus répandues. Si les économies motivent plus les clients que l'impact sur l'environnement, au moins la démarche crée de l'emploi local.

Le7.info

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Il ne se passe pas une journée sans que Valentin Poupart ne répare un téléphone. Dans la boutique poitevine des Ateliers du bocage, quartier de Montmidi, c'est le spécialiste du démontage de smartphone. « A la base, les gens viennent souvent pour acheter un nouvel appareil, mais systématiquement on va d'abord tenter de les convaincre de garder le leur. » Rien à voir avec un commerce ordinaire ! 
Il faut dire que cette société coopérative, membre du mouvement Emmaüs, fait partie des précurseurs de l'économie circulaire en France. Résultat : dans les quatre boutiques de l'Ouest et au siège de Bressuire, près de 11 200 équipements numériques (+6,7% sur un an) ont été réparés en 2023 pour être rendus à leur propriétaire ou revendus en magasin.

Faire réparer son propre smartphone reste une pratique marginale. Selon l'Ademe, les Français remplacent leur appareil, en moyenne, tous les trois ans au maximum, alors qu'il fonctionne encore. Mais au moment de le remplacer, ils sont deux fois plus nombreux (43%) qu'il y a cinq ans à opter pour du reconditionné. Leur motivation principale ? Le prix ! Loin devant le critère environnemental.

On répare ensemble

Quand ils réparent, ce souvent les mêmes pannes. « Les clients viennent surtout pour remplacer l'écran, la batterie ou le connecteur de charge », indique Killian Demontiers, le gérant des deux boutiques Docteur IT de Poitiers (Galerie Beaulieu et Poitiers-Sud). Et il faut que ce soit rapide ! Problème, comme dans la plupart des enseignes, impossible de bénéficier du 
« bonus réparation » de l'Etat. Trop compliqué à mettre en place..

Une chose est sûre, pour ceux qui préfèrent réparer leur téléphone, de nombreuses solutions existent désormais dans la Vienne. Aux côtés des grandes enseignes, des micro-entrepreneurs proposent leurs services, avec toutes les garanties. Comme Younès Hajri, alias Yousphone's, 20 ans, qui a aménagé une pièce de la maison de ses parents à Saint-Eloi en véritable atelier. « Je suis plutôt manuel. J'ai commencé pour moi et des amis, le bouche-à-oreille a fait le reste. » 


Pour les plus bricoleurs, il est même possible de réparer soi-même son téléphone, grâce à des tutos et des forums. Mais aussi dans les « repair cafés », comme celui de Nouaillé Environnement. Tous les premiers samedis du mois, de 15h à 18h, des bénévoles accueillent le public à l'Auberge de l'Abbaye, au cœur de la commune, pour remettre en état grille-pain, micro-ondes, vélo et... smartphone. « Nos bricoleurs savent tout faire ! C'est gratuit. Mais ici, la règle, c'est qu'on répare ensemble », insiste le président, Joachim Bloomberg, fier du résultat.

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