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Plus 85%. Entre 2023 et 2024, le nombre de licenciés uniques de padel a littéralement explosé en Nouvelle-Aquitaine. La Ligue recense 9 733 joueurs qui s’adonnent régulièrement à ce sport mélange de tennis et de squash. Signe de l’engouement, 88 épreuves ont été organisées l’année dernière dans la Vienne, 2 209 dans la région. « Alors que c’était très marginal il y a sept ans ! », rappelle Sosthène Le Camus. Signe des temps, 188 professeurs de tennis ont passé le Diplôme fédéral de moniteur de padel (DMFP) depuis 2022. « Le padel contribue amplement à l’augmentation du nombre de licenciés de la Fédération française de tennis », martèle le responsable sportif, événementiel et partenariat à la Ligue.
La Vienne n’échappe pas au phénomène padel importé d’Espagne, avec l’émergence de nouvelles pistes à Mignaloux-Beauvoir (6 puis bientôt 10), Migné-Auxances (4 en mars), Poitiers (7 à partir d’avril) et Châtellerault (2 au club de La Nautique, 4 dans le complexe Vertigo,) ou encore Saint-Benoît et Jaunay-Marigny où des projets sont annoncés, comme nous le révélions en février 2024 dans nos colonnes. Le tout en plus de l’offre existante à Fontaine-le-Comte (3 pistes) et au Stade poitevin tennis... et padel (3 terrains extérieurs). « Est-ce qu’une ville comme Poitiers a le pouvoir d’achat pour passer de cinq terrains à trente ou quarante ? Je ne sais pas », s’interroge Arnaud Saurois. Le maître de conférences à la faculté des sciences du sport de Poitiers pratique de longue date, il a même été classé 180e joueur français « avant le Covid ». Au-delà de sa passion pour ce sport « très ludique et convivial », Arnaud Saurois regarde avec un œil averti le développement ascensionnel du padel « qui a peu d’équivalent dans le passé ».
Une offre déraisonnable ? Baptiste Poey se veut rassurant. « Aujourd’hui, en France, nous sommes à un terrain pour 10 000 habitants, ce sera un pour 5 000 dans deux ans et un pour 3 000 en 2030 », assure le co-gérant de Padel Sport Events, société fondée en 2016 avec Jérôme Ingrand et chargée de promouvoir la discipline. L’ancien footballeur est investi dans le projet Gallery République, qui émergera en avril zone de la République (cf. encadré). « Maintenant, la vraie question, reprend Arnaud Saurois, c’est de savoir comment le tissu associatif va en bénéficier. Dans notre culture, on a l’habitude de compter les licenciés alors qu’il n’y a pas besoin de l’être si on ne veut pas faire de tournois. Au-delà, la réflexion porte sur la complémentarité entre structures privées et l’offre d’équipements publics, le maillage territorial et la démocratisation du padel. »
Visiblement confiante dans l’avenir, la Ligue Nouvelle-Aquitaine a initié un circuit de tournois pour les jeunes pratiquants et réfléchit à créer « une Régionale 2 voire une Régionale 3 seniors », dont les épreuves pourraient se dérouler dans des clubs privés affiliés. Une bonne façon de réconcilier les deux mondes.
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