Les ATP, entre longévité et modernité

Les Amis du théâtre populaire de Poitiers ont 70 ans. En attendant de fêter cet anniversaire lors de la prochaine saison, l’association continue de s’adresser à toutes les générations à travers une nouvelle programmation résolument moderne et sous le signe de la fraternité.

Charlotte Cresson

Le7.info

Et de 70 ! Fondés en 1955, les Amis du théâtre populaire (ATP) de Poitiers ont entamé leur 70e saison le mois dernier. Et si Josette Marteau-Château ne les a « pas toutes faites », la présidente se réjouit de la fréquentation et de la longévité de l’association. « L’époque a changé mais le public est toujours là. Beaucoup d’ATP ont fermé au fil des années, il faut savoir s’adapter. » Pas question donc de se reposer sur ses lauriers, il faut évoluer et vivre avec son temps. Pour proposer une programmation qui ne soit pas en décalage avec son époque, la présidente s’ouvre et va voir de nombreuses pièces à travers la France. « J’ai toujours fait attention à maintenir ma curiosité en éveil. » Il faut dire que la programmation est élaborée « en pensant aux jeunes ». « On est contents que les enseignants emmènent leurs élèves. Le public de théâtre est à penser de bonne heure. » 


Une programmation résolument moderne

La 70e saison s’est ainsi ouverte sur les chapeaux de roue avec Il n’y a pas de Ajar le 
13 novembre dernier, une pièce dans laquelle Delphine Horvilleur s’attaque avec humour à l’assignation identitaire. 
« Quand on a un sujet qui nous tient à cœur, il faut éviter de le traiter frontalement au risque de ne toucher que des gens qui pensent comme nous. En y ajoutant de l’humour, on attire plus de monde », constate Josette Marteau-Château. Le prochain spectacle de la saison a lieu lundi et se nomme Rêveries. Ce « spectacle touchant, léger et rapide » de Juliet O’Brien invite à s’interroger sur nos rêves mais aussi ceux de nos aînés. C’est « un pas de côté pour comprendre notre temps. Je suis un peu déçue qu’il n’y ait pas plus de jeunes ». Le 20 janvier, 
place à Corneille et à sa seule œuvre baroque : L’Illusion comique. Le challenge était de taille mais Josette Marteau-Château a repéré une « pépite ». 
« C’est une pièce que j’ai toujours trouvée emberlificotée. Je ne l’ai jamais vue bien montée, je me suis toujours ennuyée. Mais dans cette version, Frédéric Cherboeuf l’a allégée et clarifiée grâce à des séquences filmées. » Cette programmation très éclectique proposera ensuite de s’intéresser au mécanisme de l’emprise, « un sujet qu’il faut vraiment prendre en compte, surtout lorsque l’on voit le nombre de féminicides ». 
Bébé Doudou, de Solenn Denis et Erwan Daouphars, sera ainsi jouée pour la toute première fois depuis sa création le 
11 mars prochain. Enfin, pour clore cette 70e saison, Jacques Osinski reviendra avec En attendant Godot de Samuel Beckett le 5 mai. Une pièce « sur l’amitié et la fraternité » … à l’image de cette nouvelle programmation en somme !

DR Yann Gaillot

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