L'enseignement catholique se révolte

Les établissements publics ne sont pas les seuls touchés par les suppressions de postes d'enseignants. Les responsables de l'enseignement catholique en région, pourtant peu enclins à la manifestation, étaient dans la rue jeudi.

Romain Mudrak

Le7.info

« Nous ne sommes plus capables de faire avec les exigences du Rectorat. A la rentrée 2011, nous fermerons des classes pleines d'élèves. » Les paroles du directeur diocésain emblématique de l'enseignement catholique, Charles Chollet, tombent comme une sentence. L'heure est grave, si bien que les proviseurs des deux principaux lycées privés de Poitiers, les représentants de parents d'élèves, des syndicalistes, bref, l'ensemble de la communauté éducative liée au diocèse de Poitiers a été convoqué, jeudi à Poitiers, pour participer à une conférence de presse inédite depuis les mouvements de l'école libre de 1984.
Quarante-huit postes (équivalent temps plein) d'enseignants seront supprimés à la rentrée prochaine (18,5 dans le premier degré, 8,5 dans les collèges, 10,5 dans les lycées généraux et technologiques et 10,5 dans les lycées professionnels.) « Ce chiffre est d'autant plus révoltant que les prévisions du gouvernement étaient de trente-sept postes supprimés seulement jusqu'à la fin janvier », précise Charles Chollet.
« Le Rectorat est dans une logique de rentabilité », estime le proviseur du lycée Isaac-de-l'étoile, Philippe Misery, qui s'apprête à fermer un CAP d'Agent d'entreposage et de messagerie bien que les effectifs soient au complet. Une délégation a été reçue jeudi matin par la Rectrice, Martine Daoust, qui ne possède pas les moyens d'intervenir localement. Pour la première fois depuis 2007, enseignants du public et du privé devraient manifester dans le même cortège le samedi 19 mars, jour de rassemblement national.

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