Kiss Kiss Royal

Etudiant Erasmus à Cheltenham, le Poitevin Quentin Fichet était à Londres à l’occasion du très médiatique mariage de Kate Middleton et du Prince William. Récit d’une journée pas comme les autres.

Romain Mudrak

Le7.info

"En ce jour de fête, Londres est comme jamais je ne l’ai vue. Une foule immense, digne d’une victoire de coupe du monde, s’est amassée devant Buckingham Palace. Les « Union Jack » flottent au vent à chaque coin de rue, des vendeurs de gaufres et de glaces ont pris place dans les parcs. Comme pour un concert, l’atmosphère est très conviviale. On trinque volontiers avec l’inconnu d’à côté. On ne râle pas.
C’est un peu comme une gigantesque réunion de famille. Des milliers de pseudo-demoiselles d’honneur se sont donné rendez-vous devant Westminster. Un grand écran est installé à l’extérieur. C’est ici que je me faufile. 9h du matin. Les parterres de fleurs ressemblent déjà à des champs tout juste labourés. La plupart des journaux ont la même photo en couverture : les fiancés complices, en noir et blanc. A ma gauche, de jeunes Colombiennes m’expliquent qu’elles ont campé à cet endroit toute la nuit. Des hélicos patrouillent au-dessus de nos têtes, des bobbies sont déployés vraiment partout mais aucun danger ne se fait ressentir. L’Angleterre est à la fête.
11h. Près de moi, un Canadien (reconnaissable au drapeau à feuille de chêne qui est accroché à sa casquette) a la superbe idée de sortir un petit écran de son sac. Il le pose sur ses genoux et commence à regarder la cérémonie que nous ne pouvons qu’entendre par les haut-parleurs de la ville. Vite, une quinzaine de personnes se regroupent autour de nous pour regarder la timide Kate chuchoter « I will ». Ça y est, Katherine Middleton et le Prince William sont mariés. Aussitôt, c’est l’euphorie. Les drapeaux s’agitent, on applaudit, on crie de joie. Deux blondes, lunettes en forme de cœur, sabrent le champagne.

Big Bisous
L’assemblée attend maintenant avec impatience l’arrivée des tourtereaux à Buckingham. Avec leur moumoute légendaire, les gardes de la Reine font une haie d’honneur au « landau princier ». Humour anglais oblige, le balayeur est aussi ovationné que les invités. Un groupe de célibataires anglaises portent un T-shirt bleu où est inscrit : We are not worried. Et au dos : Harry’s still available. Un moustachu qui enchaîne les Fosters a une tenue où je peux lire : Thank for the day off. Le jour est férié en effet.
Les jeunes mariés apparaissent en calèche. Tout sourire, ils font un salut de la main et chacun le prend pour soi. L’excitation se lit sur les visages peinturlurés. Les « bobbies » laissent les gens aller jusqu’au portail dans le calme. Tout le monde crie « Kiss Kiss Kiss ! » Les tourtereaux s’exécutent. A 15h30, des types  distribuent aux passants l’édition spéciale du London Evening Standard. En couverture, les mariés s’embrassent. Ce baiser, déjà, est entré dans l’Histoire."

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