Le débat sur la création d’une épicerie sociale et solidaire à l’université de Poitiers semble s’envenimer depuis quelques jours. L’association étudiante Afep accuse le président de l’établissement d’avoir copié son projet, baptisé « Agoraé », sans l’y avoir associé.

Romain Mudrak

Le7.info

« L’ouverture de l’Agoraé est bloquée par l’université de Poitiers et par son président Yves Jean, indique le président de l’Afep, Quentin Brossard. Sans détailler la façon peu élégante dont ce dernier a récupéré à son compte un projet de l'AFEP en le pervertissant lors de sa campagne électorale, nous considérons que deux projets sont désormais en cours de développement à Poitiers. »

Elu au Conseil d’administration, Quentin Brossard assure que l’ouverture de l’Agoraé est possible « d’ici la fin de l’année » : « Notre projet est à un stade très avancé, le cahier des charges est prêt, les financements sont là, de nombreux partenaires nous soutiennent. » Alors « pourquoi ne pas faire confiance aux initiatives de l’Afep ? », ajoute-t-il.

Géré par les étudiants
Yves Jean déclarait en avril dernier que « le bureau de la vie étudiante aurait la main » sur le projet poitevin, et non la présidence. Réponse de l’Afep : « Malgré notre bonne volonté et la tentative de fusion des deux projets afin d’aider aux mieux les étudiants, ce qui a toujours été notre seul et unique objectif, il s’est avéré que la présidence de l’université, par l’intermédiaire du Bureau de la Vie Etudiante (BVE) a pour volonté la récupération de notre projet solidaire, avant de nous en exclure totalement. »

Selon l’Afep, l’épicerie sociale doit être gérée par les étudiants eux-mêmes. Dès la fin avril, le président national de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Philippe Loup, a rencontré Yves Jean pour lui expliquer comment fonctionnaient les épiceries solidaires gérées par son association, à Nice et Lyon. Dans les colonnes de 7 à Poitiers, il mettait en avant l’intérêt de faire porter ces projets par des étudiants : « Nous sommes pour la solidarité entre les pairs. Qui est plus à même de comprendre un étudiant qu’un autre étudiant ? Le dialogue est plus simple, il n’y a pas de défiance. Les étudiants dans le besoin ont souvent peur d’être stigmatisés. Là, ils se sentent en confiance : ce n’est pas un énième projet administratif. Au contraire, nous mettons l’étudiant au cœur du système. »

Imaginée pour donner un coup de pouce aux étudiants rencontrant des difficultés à se nourrir convenablement pour des raisons financières, l’épicerie sociale et solidaire doit voir le jour à l’automne sur le campus.

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