« Une finale, ça se gagne !  »

Douze mois se sont écoulés depuis le sommet de Coubertin et le triomphe poitevin. Les acteurs de l’époque se souviennent. Et n’ont qu’une envie : renouveler l’exploit.

Nicolas Boursier

Le7.info

« C’est un immense soulagement. » Dans un élan peu commun, Nuno Pinheiro oublie sa  placidité légendaire pour mieux hurler son bonheur. Trois manches rondement menées contre Sète ont définitivement ouvert les vannes de sa réserve. « Le bonheur que je ressens ce soir est indescriptible. Après toutes les difficultés rencontrées cette saison, se hisser en finale est un réel exploit. »
Cinq jours ont passé, et le passeur portugais de Poitiers Volley n’a rien changé à son discours. Tout juste l’euphorie de la qualification a-t-elle fait place à l’envie d’en découdre. « Nous retrouvons Coubertin et nous retrouvons Tours, c’est ce que nous voulions, insiste-t-il. Mais je suis incapable de comparer les deux finales. Notre parcours cette année, en raison de la Ligue des Champions et les problèmes financiers du club, ont créé un contexte totalement différent. Notre seule finalité à nous, c’est que le résultat, lui, soit le même. »
De l’avis général, ce Poitiers-Tours 2012 ne s’inscrit pas dans la même veine que celui de 2011. Le décorum s’est teinté d’esprit de survie, au bout du bout d’un calendrier démentiel et dans l’onde de choc de turbulences extrasportives de plus en plus pesantes. Demain, en une salle Coubertin qui les couronna rois de France il y a moins d’un an, Pinheiro et les siens feront pourtant fi de ces à-coté. « Une finale, ça se gagne ! Il n’y a que cela qui nous importe », confie à son tour Jean-Philippe Sol.

« Aucune raison de douter »


Le héros de la finale de 2011, dont il fut élu MVP, en est convaincu : Poitiers va faire un grand coup. « Je ne parlerai même pas de la qualité de notre adversaire, mais plutôt de la nôtre, explique-t-il. L’an passé, certains, comme Rivera ou Lopes, avaient fini au bout du rouleau, à l’adrénaline, après avoir supporté une bonne partie du poids de la saison. Cette année, les solutions de rotation sont plus nombreuses et chacun peut apporter son écot. Cette profondeur de banc et cette interchangeabilité, il va falloir en profiter. »
Marc Zopie est bien placé pour le savoir, lui qui navigue entre le banc et le terrain. « J’ai eu ma chance cette saison, je l’ai saisie. Que je sois titulaire ou remplaçant, je sais que j’aurai mon mot à dire. Si on évolue avec la même détermination et la même solidarité que lors des deux manches décisives contre Tourcoing et les deux contre Sète, on n’a aucune raison de douter. »
Face à cet enthousiasme, la montagne tourangelle risque de ne guère trembler. A lui seul, l’axe Redwitz-Konecny, monstrueux d’efficacité, peut faire basculer un match. Certes, Ngapeth et Olteanu ont quitté les bords de Loire. Mais l’aérien Cala est mieux qu’en remplaçant, Mauricio Paes l’un des plus fins tacticiens du pays et Petr Konecny remonté comme une pendule à l’idée de disputer le dernier match de volley de sa carrière.
En demi-finale, le TVB a eu chaud dans sa salle face à Nantes. Est-ce le signe d’une certaine fébrilité ou l’annonce que, désormais, rien ne peut plus lui arriver ? La réponse ne tardera pas à fuser.

Poitiers-Tours
Finale de Ligue A, samedi 21 avril à 19h salel de Coubertin à Paris. Arbitres : MM. Daragon et Marenc.
POITIERS : 2. Teixeira (Por., libero); 3. Lopes (Por., réc.-att.); 5. Wanderson (Bre, réc.-att.); 6. Devèze (libero) ; 8. Pinheiro (Por., passeur); 9. Audric (passeur); 10. Sol (central); 12. Alpha (pointu); 14. Petrovic (Ser., central); 16. Maréchal (réc.-att.); 18. Culafic (Mon., pointu). 
TOURS : 1. P. Konecny (Tch. central) ; 2. Terzic (Ser., récep.-att.) ; 3. Guittet (libero) ; 4. Slavev (récep.-att.) ; 6. D. Konecny (Tch., pointu) ; 9. Prével (pointu) ; 12. D’Almeida (central) ; 14. Hominal (passeur) ; 15. Smith (USA, central) ; 16. Gonzalez (Arg-Esp., libero) ; 17. Cala Gerardo (USA, récep.-att.)
 

 

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