Au rendez-vous de l’Histoire

Au terme d’un match âpre et très disputé, le PB86 a finalement réussi à décrocher son maintien. Le Havre, défait par Quimper, accompagne Charleville en Nationale 1.

Arnault Varanne

Le7.info

En 2 mots
Et soudain, Saint-Eloi explosa… A quarante secondes de la fin du temps réglementaire, Anthony Goods a sans doute marqué le panier le plus important de sa carrière. Exemplaire depuis plusieurs mois, l’ailier américain a marqué un triple synonyme de succès, à trente-neuf secondes du terme (86-81). Et comme Quimper venait de « faire le job » au Havre, les 2 233 supporters du PB86 ont pu exprimer leur joie pendant de longues minutes. A dire vrai, c’était le minimum qu’on pouvait attende des troupes de Ruddy Nelhomme, jusque-là défaillantes dans leur antre. Le soulagement est d’autant plus grand que Poitiers a entamé ce match « à la vie à la mort » de la pire des façons, manquant d’agressivité aux deux bouts du parquet. Si bien que Cazenobe and co ont tôt fait de prendre les devants (25-20, 10e). Dans le sillage d’un immense Ibrahima Fall Fall (15pts, 10rbds, 26 d’évaluation), véritable energizer en sortie de banc, le PB est ensuite monté d’un cran dans l’intensité défensive. Le résultat a été immédiat et Poitiers s’est à son tour offert un petit matelas (49-43). Mais il faut croire que cette équipe branchée sur courant alternatif devait souffrir jusqu’au bout. Jusque-là davantage passeur que marqueur, Jay Threatt est sorti de sa boîte et a fait trembler les murs de son ancienne salle. C’est lui qui a ramené ses coéquipiers dans le match (74-74, 32e), au cœur d’un quatrième quart soudain irrespirable. Heureusement, les Nordistes ont un peu coincé à l'amorce du money-time avec plusieurs balles perdues préjudiciables. Heureusement, le PB a eu un dernier sursaut d’orgueil et s’est arraché, à l’image de Kevin Harley (7 fautes provoquées) pour aller chercher le seul objectif de sa saison : le maintien. Et il fallait au moins cette énergie car dans l’autre match de la soirée, Le Havre a failli administrer aux Quimpérois une remontada historique. Les Normands ont, eux aussi, fini par baisser pavillon et évolueront en Nationale 1 la saison prochaine. Le Poitiers Basket 86 jouera, lui, une sixième saison consécutive en Pro B. Mais le club n’échappera pas à un examen de conscience s’il veut enclencher un nouveau cercle vertueux. Le conseil d’administration du club se réunira dès mardi.

Le joueur
Ibrahima Fall Faye. Enorme potentiel, l’intérieur sénégalais a reformé la parenthèse poitevine sur une prestation XXL. Le MVP du Jordan Brand Classic, inscrit à la draft 2018, s’est arraché en défense comme en attaque. Au final, une copie remarquable, avec 15pts, 10rbds, 2 interceptions et 26 d’évaluation.

La stat.
32 rebonds.
Déficient à Quimper dans cette catégorie statistique, le PB a tiré les (bons) enseignements. A la pause, les Poitevins s’étaient déjà goinfrés de rebonds offensifs (7). L’une des clés de leur succès.

La fiche
A Poitiers, PB86 bat Denain Voltaire Hénault 91-81. Mi-temps : 49-43. Evolution du score : 20-25, 49-43, 70-65, 91-81. Arbitrage de MM. Creton, Amrani et Melab.

Poitiers. Curry (15), Harley (12), Goods (25), Guillard (7), Faye (15), Anderson (9), Barri (6), Joseph (2), puis Thinon. Entraîneur : Ruddy Nelhomme.

Denain. Threatt (21), Barrueta (10), Bropleh (3), Smock (2), Cazenobe (9), Nouama (12), Poupet (9), Wallez (14), Dally (1). Entraîneur : Rémy Valin.

Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « La saison a été longue difficile. On joue un match qui a été très dur, à l’image de notre saison. Dans le premier quart-temps, nous n’avons pas été agressifs, après si. On joue bien en attaque, puis moins bien. Comme toutes les belles séries américaines, il y a un happy end. Tant mieux. J’espère que le club va réussir à grandir. La solidarité du public, des gens qui nous ont soutenus depuis deux mois, c’est très bien. Il y a eu chez les supporters, les abonnés et certains partenaires un vrai soutien. C’était important pour la survie du club. Il va falloir qu’on fasse un point… Il y a des choses qui sont de notre responsabilité, joueurs, coachs, dirigeants… Dans le sport, on ne peut pas tout contrôler. Personnellement, j’ai dû prendre deux-trois années cette saison. J’ai choisi une équipe jeune en début de saison, j’assume ces choix. Ça fait partie de mon boulot, je suis payé pour cela. On a sauvé le plus important, on reste en Pro B et c’est bien pour la ville, le basket de Poitou-Charentes. Mon avenir ? Ce soir, je vais juste profiter de la victoire. On verra tout cela plus tard. Depuis une semaine, je ne dors pas. Je ne voulais pas qu’on puisse descendre. On fera un point la semaine prochaine pour ce qui se passera concernant le club. »

Louis Bordonneau (président du PB86) : « Ce soir, c’était un fusil à un coup, il fallait vraiment que l’équipe remporte le match sans compter sur Quimper. J’ai eu peur jusqu’au bout car nous avons connu des quatrièmes quart-temps difficiles. La saison a été décevante, loin de ce que nous espérions. Il faudra faire beaucoup mieux la saison prochaine. On aura un budget presque équivalent, un peu en baisse. On repartira donc avec des ambitions. Pour revenir à la saison, les joueurs n’ont pas été toujours à la hauteur. Si Ruddy Nelhomme sera encore l’entraîneur la saison prochaine ? Il a encore un an de contrat, c’est une question qu’on étudiera en son temps. Il y a un conseil d’administration et beaucoup de questions seront à l’ordre du jour. »
 



 



 


Photo Jordan Bonneau

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