Nytrom plein gaz

Anciens membres du groupe de rock The Old Mess, Nytrom et son beatmaker Koshyn émergent aujourd’hui sur la scène rap poitevine. Déjà auteur de deux EP, dont le dernier est sorti en mai, le jeune duo souhaite mener son projet aussi loin que possible.

Steve Henot

Le7.info

Vous l’avez probablement découvert lors des concerts diffusés par la Ville de Poitiers. Nytrom était l’un des quatre artistes locaux mis en avant à l’occasion de cette « Fête de la musique numérique », et la caution rap d’une programmation éclectique. Une bonne occasion de se faire connaître du public poitevin, alors que le jeune artiste vient de sortir son deuxième EP, Yeux noirs, en mai dernier.

Biberonné au blues et au rock, Léo Barré alias Nytrom s’est d’abord illustré à la gratte au sein du groupe The Old Mess, entre 2015 et 2019. Après y avoir « appris pas mal de choses sur le milieu », il s’est essayé aux platines et aux machines, développant un intérêt pour la musique électro. Matthis « Koshyn » Denis, également issu de The Old Mess, le rejoint dans cette envie et décide de l’accompagner en tant que beatmaker (concepteur rythmique) sur son nouveau projet.

Ainsi est né Nytrom qui, dès avril 2019, livrait un premier EP, brut. « Il y a eu un gros engouement après ça, confie Léo. On s’est dit que nous deux, ça marchait bien. Aujourd’hui, on est plus dans la profondeur, dans le détail et la volonté de construire une vraie base artistique. » Influencée par les rappeurs SCH et Laylow, la musique du duo repose sur des beats trap « aux sonorités électroniques » qui s’appuient aussi sur des instruments organiques. Côté textes, se dévoile un univers crépusculaire, parlant avec nonchalance d’amour et de frustration. « Des histoires soit délirantes soit touchantes, qui ne parlent pas forcément de moi. On est dans une ère où l’on essaye de casser les tabous, notamment dans le rap où il y a une image de la femme assez dégueulasse. »

Un prochain EP à l’automne

L’univers de Nytrom s’illustre aussi à travers le clip VDST, produit grâce à une campagne de crowdfunding et l’aide de la Sacem. La vidéo a été réalisée à Toulouse par une société de production audiovisuelle et photographique ayant travaillé, entre autres, avec BigFlo et Oli. « C’était cool de voit comment ça se passe sur un plateau pro. C’était un peu intimidant mais on a beaucoup appris. » Après les clips, le rappeur aspire à vite retrouver la scène. « Il y a le désir de travailler une vraie scénographie, face au public, c’est ultra important pour nous. On veut partager le truc jusqu’au bout. »

En parallèle, Koshyn et lui poursuivent leurs études dans le domaine de la musique. Le premier à l’Esra, une école d’ingé son à Paris, et le second dans une école de « booker » à compter de la rentrée prochaine. « Tout est cohérent dans notre projet », souligne Léo. Aussi, ils planchent ensemble sur un troisième EP, dont la sortie est espérée à l’automne. « Ce n’est pas de la précipitation, on a juste l’inspiration. » Une inspiration à toute vitesse.

DR - DR - Guillaume Gaessler/Level UP Film

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