L’école buissonnière encouragée

Pour compenser les nombreuses semaines d’école perdues à cause du Covid-19, l’Education nationale lance le concept de « vacances apprenantes », décliné sous quatre formes plus ou moins nouvelles.

Romain Mudrak

Le7.info

Le projet est déposé. Juste avant la rentrée, du 19 au 26 août, l’Aroeven ouvrira une « école ouverte buissonnière » au sein du lycée Kyoto à Poitiers. Les élèves ? Des jeunes de 14 à 17 ans qui s’apprêtent à quitter le collège ou d’autres qui ont besoin d’un renforcement scolaire. Ils viendront d’horizons et d’établissements différents. Les enseignants sont prêts à participer et Kyoto dispose d’un internat et d’équipements parfaits pour... cuisiner par exemple. Ce sera au programme des réjouissances, tout comme deux nuits au camping de Saint-Cyr. « On ne parlera pas de cours, prévient Manuel Balmer, directeur de l’association d’éducation populaire. L’idée est de faire du français, des maths à travers des activités transversales. Ils développeront aussi l’autonomie, l’estime d’eux-mêmes, la gestion des conflits, le respect de l’environnement... »

L’Aroeven s’est naturellement intégré dans le dispositif de « vacances apprenantes » imaginé par l’Education nationale pour compenser les semaines passées loin de l’école pour cause de Covid-19. Neuf colonies d’été de l’association ont également été labellisées. Sans changer grand-chose au programme d’ailleurs. « Il faut dire que nos accompagnateurs sont souvent des enseignants, reprend Manuel Balmer. Ce label met en lumière ce que sont vraiment les colos depuis toujours. »

Au-delà des colonies et écoles buissonnières, le concept de « vacances apprenantes » se décline sous deux autres formes. D’abord l’école ouverte, entièrement gérée par la communauté éducative. Impossible d’en connaître le nombre, les dossiers sont en cours d’instruction. Là, des associations proposeront des activités sportives et culturelles tandis que des enseignants volontaires et indemnisés animeront des ateliers pédagogiques. L’incertitude subsiste sur leur niveau de mobilisation. Reste ensuite l’accueil de loisirs apprenant. Cette fois, place aux maisons de quartier qui, aux dernières nouvelles, n’avaient pas l’intention d’intégrer le dispositif. Il faut dire que leurs équipes ont déjà beaucoup à faire pour s’adapter au protocole sanitaire. La semaine dernière, elles attendaient encore une participation hypothétique des profs pour le volet didactique. Alors les centres de loisirs vont se concentrer sur leur cœur de métier : l’accueil de groupes et l’animation de rue. Pour les enfants, ce sera une autre façon aussi efficace d’apprendre.

Photo : Aroeven

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