Dans la Vienne, match serré avec la Covid-19

Joueurs placés en quatorzaine, entraînements adaptés, matchs reportés… Le début de saison des clubs sportifs de la Vienne porte déjà l’empreinte du coronavirus. C’est indéniable, il faudra composer avec, tout au long de la saison.

Steve Henot

Le7.info

Préparation tronquée pour le Poitiers Basket 86, des cas de Covid-19 détectés au Grand Poitiers Handball 86, matches reportés pour le SO Châtellerault et le Stade poitevin FC… Dans la Vienne, le début de la saison sportive n’est pas épargné par la crise sanitaire. Compte tenu du rythme du calendrier, les clubs doivent se soumettre à des dépistages réguliers. A minima une fois par semaine, ce qui va devoir s’anticiper sur les budgets. « On a essayé de raisonner avec un peu de marge, explique Adrien Tallec, le directeur administratif du PB86. Mais si nous devons jouer à huis clos, ce sera très difficile à supporter. »

« Nous sommes partagés entre la joie de rejouer et cette frustration d’être ralenti à passer des tests », confie Erwan Lannuzel, l’entraîneur du Stade poitevin FC. Un cas positif, asymptomatique, a été détecté dans l’équipe fanion il y a plus d’une semaine. Le joueur a été isolé, le reste de l’équipe contraint de s’entraîner par petits groupes de trois joueurs, à au moins un mètre de distance les uns des autres. Des conditions de jeu très éloignées d’une configuration de match. « Ce n’est pas l’idéal, on bricole pour ce qui est du football », souffle le coach. Le PB86 se pliera à ce même protocole d’entraînement dégradé si un cas vient à se déclarer dans son effectif. « On essaye autant que possible de mettre le groupe sous cloche et de responsabiliser les joueurs, en dehors du club », précise Adrien Tallec.

Un « challenge » à relever

En quatre tests sur l’équipe professionnelle, personne n’a été diagnostiqué positif. « Si plus de trois membres le sont, c’est à la ligue de statuer sur le maintien de la rencontre à venir », ajoute Adrien Tallec. La règle diffère selon les disciplines et le niveau de pratique. En amateur, au foot comme au hand, un seul cas est susceptible de faire reporter un match. La saison pourrait ainsi s’étirer en longueur si les cas venaient à se multiplier… « La ligue a heureusement eu la bonne idée de supprimer la coupe de Nouvelle-Aquitaine », estime Erwan Lannuzel.

Autre difficulté : la délicate gestion des joueurs étrangers. Le Grand Poitiers Handball 86 attend toujours l’arrivée de son pivot argentin Eric Stevenot. L’intérieur américain Chris McKnight n’a toujours pas rejoint le PB86, plus de deux mois après sa signature. Et le Stade poitevin volley beach n’est pas certain de pouvoir compter sur sa recrue phare, le Hongrois Roland Gergye, qui serait trop inquiet de la situation sanitaire mondiale pour pouvoir jouer. Des absences qui affectent les projets de jeu…

De quoi mettre à mal l’équité sportive ? Sur ce point, le monde du sport poitevin semble unanime. « C’est pour tout le monde pareil », balaye Christian Latulippe, coach de la N1M au Grand Poitiers Handball 86. Son capitaine, Ibrahima Sall, va même plus loin. « L’équipe qui va mieux gérer la Covid sera celle qui s’en sortira le mieux à la fin de la saison. » Adrien Tallec estime, lui, que le coronavirus « fait désormais partie des données sportives » à prendre en considération, qu’il constitue « un challenge à relever ». Une nouvelle forme d’adversité, à laquelle il n’y a finalement d’autre choix que de s’adapter.

DR - PB86

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