Robin-Raffarin vers une nouvelle vie

Cette saison, Le 7 consacre une nouvelle série aux lieux laissés à l’abandon ou en cours de restructuration dans la Vienne. Le deuxième volet s’intéresse au bâtiment Robin-Raffarin, situé rue Paul-Bert, à Neuville-de-Poitou. Longtemps laissé à l’abandon, il a été racheté l’an dernier par un particulier.

Claire Brugier

Le7.info

Depuis tout ce temps, les Neuvillois s’y sont habitués. Le bâtiment allonge sa silhouette rectiligne à l’angle de la rue Paul-Bert et de la rue Thiault. Ses murs sont tagués, ses larges fenêtres, ouvertes à tous les vents, laissent deviner une armature métallique. Des traces d’humidité noircissent son crépi jaunâtre et fissuré. En façade, deux petites portes surélevées encadrent un porche à l’architecture rectiligne, gravé G.Robin-Raffarin. Yves Tartarin, connu pour ses vingt et une participations au Paris-Dakar, est longtemps passé devant. Puis, l’an dernier, il a décidé de l’acheter. La transaction a été enregistrée le 26 septembre 2019 : 22 000€ pour un local industriel de 431m2, avec 1 127m2 au sol. 


« Ce qui me plaît ? Son style et l’emplacement », lâche l’acheteur, habité par un « projet personnel » sur lequel il ne souhaite pas s’étendre pour l’instant. « Les travaux devraient bientôt commencer. » Tout juste consent-il à décrire « quelque chose d’atypique, un peu innovant, qui ne fera pas l’unanimité ». 


Vestige du négoce 
en vins

Auparavant, le bâtiment était propriété de la commune, qui l’aurait acquis voilà une quinzaine d’années pour éviter que la friche ne devienne une jungle ou un squat insalubre, voire les deux. Elle l’aurait acheté à Guy Raynot, négociant en céréales, pommes de terre et autres produits du sol.


A l’évocation de Robin-Raffarin, les anciens Neuvillois se souviennent immédiatement du vieux camion de Félix Dubois, le chauffeur de l’entreprise. « Un camion de la guerre 14-18 avec les roues arrière mues par des chaînes. » De toute évidence, le véhicule ne passait pas inaperçu. 


Quant au bâtiment proprement dit, dont la construction serait antérieure à la Seconde Guerre mondiale, il est l’un des derniers vestiges des riches heures du négoce viticole de Neuville-de-Poitou. Celui-ci était animé par l’activité de trois marchands de vins, Chilloc, Boutin et Robin (Georges, à ne pas confondre avec son frère Albert, grainetier de son état). Il a gardé son architecture industrielle, celle-là même qui a séduit Yves Tartarin. Pour le reste, « prochain épisode au printemps ! », lance ce dernier.

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