A la fête quand même

En cette année 2020 marquée par la pandémie, chacun cherche le moyen de passer de bonnes fêtes de fin d’année. Des initiatives solidaires apparaissent, dans l’attente de retrouvailles plus conventionnelles.

Romain Mudrak

Le7.info

Et la lumière fut… Chaque soir, à partir de 17h30, l’ambiance de Noël reprend ses droits à Poitiers. Dans le centre-ville, on se croirait presque une année ordinaire. Même le traditionnel sapin de quinze mètres de haut, longtemps écarté des festivités, a finalement trouvé sa place in extremis devant l’hôtel de ville. Certes l’esplanade semble bien vide sans le marché de Noël. Mais les rues, elles, fourmillent de promeneurs le week-end. A Poitiers, comme à Châtellerault(*), les commerçants tentent de redresser la barre après un mois de fermeture. Tout comme les restaurateurs qui rivalisent d’ingéniosité afin d’offrir des repas à emporter pour les réveillons.

Cette année n’est définitivement pas comme les autres. Sous le régime du couvre-feu, nous devrons rentrer avant 20h, exception faite du 24 décermbre. Certains espèrent que leurs frères et sœurs accepteront de migrer d’une région à l’autre pour les rejoindre. D’autres, comme Ludovic, ont vivement déconseillé à leurs parents de descendre dans le sud pour rejoindre le reste de la famille. Agent du CHU de Poitiers, il connaît les ravages provoqués par la Covid-19 et les tensions dans les services. « Leur destination est particulièrement touchée et je sais bien qu’avec la belle-famille, ils vont voir beaucoup de monde, c’est pourquoi je leur ai demandé de ne pas y aller », explique le trentenaire, marié et père de deux enfants, qui compte bien rester confiné à la maison pour les fêtes.

Le rêve de Lili

Comment souffler un peu, se vider la tête, se retrouver sans prendre de risque ? La question est dans toutes les têtes. Quelques spectacles impromptus animeront les rues pendant les vacances. Déjà, des initiatives solidaires apparaissent comme cet appel lancé sur les réseaux sociaux à remplir de cadeaux des boîtes à chaussures pour les plus démunis. Et puis, à Poitiers, Benoit Mousserion propose une expérience originale avec le soutien financier et technique de la Ville. Un projet participatif associant tous les Poitevins motivés derrière leur écran. L’idée ? Avec Julien Padovani (compositeur) et Laurent Falguieras (chorégraphe), le fondateur de la Compagnie de l’Homme debout demande à tout le monde, jeunes, seniors, célibataires et familles, de reprendre la danse de Lili. Le tuto est sur Youtube. Vous avez jusqu'au 24 décembre inclus. En parallèle, Lili, belle marionnette de sept mètres de haut virevolte avec grâce dans vingt lieux emblématiques de Poitiers depuis le 17 décembre. Toutes ces vidéos combinées seront ensuite diffusées début janvier. Seule l’image de fin manquera. « Nous la tournerons quand nous pourrons tous ressortir faire la fête ensemble dans la rue », précise Benoit Mousserion. Le spectacle s’appelle Le rêve de Lili, comme un appel à des jours meilleurs.

(*) Un marché de Noël est maintenu jusqu’au 24 décembre, sur la place Mitterrand.

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