A Chasseneuil, comme une ombre sur FDG

Le groupe FDG a annoncé la fermeture de sept de ses dix sites. Bien que celui de Chasseneuil-du-Poitou (ex-Delsol) soit, selon la direction, préservé, quatre suppressions de postes sont prévues. Les salariés sont inquiets pour l’avenir.

Claire Brugier

Le7.info

Sur le site FDG de Chasseneuil-du-Poitou, anciennement Delsol, les salariés ne cachent pas leur inquiétude. Le groupe, spécialisé dans la conception et la commercialisation de produits non alimentaires auprès de la grande distribution (bazar, textile, droguerie-parfumerie-hygiène), vient d’annoncer un plan social qui prévoit la fermeture de sept de ses dix sites(*).

« Le plan que l’on a proposé préserve Chasseneuil, assure-t-on du côté de la direction. Le site emploie environ 70 personnes. Effectivement, il est prévu de supprimer quatre postes dans le service administration des ventes, dont l'un était vacant, mais aussi de créer deux postes, ce qui fait un solde potentiel de moins un. Mais ce n’est pas du tout sûr. Il n’y a pas de sujet social sur Chasseneuil. » Plus largement, le groupe, compte tenu d’une situation économique qui « se dégrade sensiblement », affirme vouloir revoir son organisation et projette « la refonte totale de son modèle logistique et le déploiement d’un nouveau système d’information pour piloter l’ensemble des flux opérationnels et logistiques ».

« Nous allons servir de tampon »

 « Nous avons déjà connu une première phase en juillet, avec la fermeture de la production, souligne Maria Teixeira, déléguée CFDT, le seul syndicat représenté en local. Chasseneuil était le dernier site de production et de made in France. Sur la dizaine de personnes, certaines ont été reclassées, d’autres sont parties en retraite, il y a eu deux licenciements. Puis à l’automne, le groupe a lancé un Plan de sauvegarde de l’emploi après le rachat de l’activité Babyliss. Au niveau national, quarante commerciaux ont été licenciés. » La CFDT dénonce un changement de stratégie depuis, notamment, le passage en 2018 dans le giron du Crédit mutuel-CIC, en LBO (Leveraged buy-out ou rachat par recours à un endettement bancaire).

Les négociations autour d’un nouveau PSE vont débuter mardi au siège social du groupe, à Orly. « La dernière phase, ce sera la fermeture de tous les sites, y compris Chasseneuil ! Nous allons servir de tampon et absorber l’activité en attendant de tout basculer sur Escrennes », craint Maria Teixeira. Le groupe FDG construit de fait dans le Loiret un nouveau site qui devrait être opérationnel en juin. Mais « il n’y a pas de projet de tout rassembler sur un seul site », assure le porte-parole de la direction, précisant que les 89 suppressions de postes annoncées à l’échelle du groupe sont à mettre en balance avec 44 créations, « soit en impact net 41 suppressions d’emploi sur un total de 717 collaborateurs ».  Face à ces annonces, la CFDT n’entend pas baisser la garde et assure sa « ferme volonté d’obtenir des dispositifs d’accompagnement et de reclassement exigeants pour les salariés ».

(*)Le PSE prévoit la fermeture des sites de Belfort (90), Saint-Paul-les-Dax (40), Coulaines (72), Douai (59), Sainte-Sigolène (43) et le maintien de ceux de Chasseneuil-du-Poitou, Feurs (42) et Malesherbes (45).

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