Edouard Bergeon veut « réconcilier urbains et ruraux »

Le journaliste poitevin Edouard Bergeon a lancé le 28 avril dernier sa propre Web TV. Sur cultivonsnous.tv, le réalisateur du film Au nom de la terre prolonge son combat en faveur du monde agricole en particulier et du consommer mieux en général.

Arnault Varanne

Le7.info

Il admet y passer « presque tout son temps » depuis le 28 avril. Lancée pendant le confinement de mars, cultivonsnous.tv se définit comme une sorte de Netflix de l’agriculture et de l’alimentation. Du champ à l’assiette. « L’idée est née en février d’une discussion avec Antoine Robin, co-éditeur », explique Edouard Bergeon. Après le carton d’Au nom de la terre, le réalisateur poitevin a trouvé un prolongement naturel à son combat pour le monde paysan. Mais pas seulement. « Je vois la chaîne comme une espèce de boîte à outils. On n’est pas culpabilisateur ou moralisateur. On veut juste aider les gens à mieux manger, mieux respecter la nature... Construire des ponts plutôt que des murs. »

Guillaume Canet en parrain

Comme Netflix, cultivonsnous.tv
diffuse des documentaires qui sont passés ailleurs ou soumis par des indépendants. Et comme Netflix, la Web TV s’appuie sur des créations originales. A l’image de ce long reportage intitulé Les maîtres de mon moulin tourné chez un petit boulanger de l’Aude, avec Guillaume Canet et Marion Cotillard aux premières loges. Très proche d’Edouard Bergeon, l’acteur principal d’Au nom de la terre parraine la chaîne et s’implique à fond dans le projet. « Il a été touché par ce rôle et il est convaincu que ce combat est juste. » A tel enseigne que le binôme a fait une escale dans la Vienne courant décembre, pour participer à une opération de plantation de haies, aux côtés de Marie-France Barrier, fondatrice de l’association « Des enfants et des arbres ». Par-delà les documentaires, reportages et actions de terrain, Edouard Bergeon mène également de longs entretiens avec des personnalités du monde de l’agriculture ou de l’agroalimentaire.

Déjà 56 000 abonnés

L’écrivain Serge Joncour a ouvert le bal, le ministre Julien Denormandie a suivi et le dernier à s’être prêté à l’exercice de la « confession vérité » s’appelle Emmanuel Faber, patron de Danone. « Qu’un dirigeant d’une boîte du CAC 40 vous accorde deux heures de son temps, ça veut dire quelque chose ! » Ça veut sans doute dire que la prise de conscience est en marche accélérée. Et les neuf premiers mois de vie de cultivonsnous.tv
en attestent. La chaîne a déjà enregistré 56 000 abonnés à 4,99€ par mois. Le lycée agricole de Mirandes, dans le Gers, a abonné ses 300 élèves. Et l’enfant de Jazeneuil ne compte plus les sollicitations pour tourner un sujet ou parrainer un concours. Alors oui, les lignes bougent. Y compris en montrant les pratiques d’aujourd’hui, loin d’être toutes vertueuses. « On ne veut pas être la chaîne des bobos bio du 18e arrondissement de Paris ! » Du reste, la Web TV joue plutôt la carte solidaire que solitaire. Chaque année, elle reversera de l’argent à Solidarité paysans et à « Des enfants et des arbres », issu des abonnements engagés (5,99€ au lieu de 4,99€). Un euro symbolique mais très utile.

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