Le rap désenchanté d’Onizu-K

Après un premier album paru en 2018, le slameur Maël Marqueteau, alias « Onizu-K », s’apprête à sortir un deuxième opus intitulé Pister les étoiles. Dans ce disque, le poète poitevin raconte son rapport à une drôle d’époque.

Steve Henot

Le7.info

Maël Marqueteau est loin d’être un inconnu sur la scène slam poitevine. Le quadra est très investi dans la discipline, depuis des années. Il anime des ateliers d’écriture ainsi que des scènes ouvertes, il a aussi cofondé l’association poitevine L’Astre en moi et la Ligue Slam de France. Sa vocation est d’aider à la création et à la diffusion du slam sur le territoire, ce qui l’amène à se présenter lui-même comme « un activiste du mouvement ».


Maël tombe dans l’art de la poésie dite et déclamée au tout début des années 2000. Il est déjà sensible à l’écriture de textes rap et hip-hop. Le visionnage du film Slam, Grand Prix du Jury au Sundance Film Festival, le bouleverse. « Cette discipline a capella, j’ai trouvé ça hyper fort, hyper prenant, se souvient Onizu-K, de son nom d’artiste. Je m’y suis intéressé à une époque où le rap partait dans les clichés gangsta. Je me suis alors dit que le slam pouvait rassembler, lui, sans aucune forme de préjugés. » 


« Ne pas s’enfermer dans un style »

C’est pourtant un premier album de rap que signe et autoproduit Maël en 2018, sous le titre Un monde à l’amer. L’idée d’un second opus est née au cours des derniers mois où « le confinement a laissé du temps ». Avec, cette fois, davantage de parties déclamées. Maël se nourrit de cet éclectisme. « J’aime jouer sur les mots, sur le sens à leur donner, me montrer engagé ou plus lyrique… Ne pas s’enfermer dans un style, c’est ce qui fait le slameur. »


Onizu-K avait aussi des choses à dire. Sur sa paternité d’abord, mais aussi sur sa vision du monde, son rapport à cette époque « hyper connectée ». La plume est acerbe. « J’ai quitté les réseaux sociaux pendant cette période. Il y a eu beaucoup de débats, tout le monde avait un avis sur tout, j’ai donc fini par dire stop. Deux ou trois morceaux évoquent directement ce sujet. » Maël a enregistré Pister les étoiles entre octobre et mars, avec ses propres moyens techniques et à partir des instrumentaux de son ami beatmaker Chess. « L’album n’a pas le rendu pro d’un enregistrement studio mais j’en suis très content », confie le Poitevin de 42 ans. Le disque sort samedi. Les douze titres seront diffusés au compte-gouttes sur YouTube, avant de gagner les plateformes de streaming (Spotify, Deezer, etc.).


 

Pour commander le CD ou l’album MP3 Pister les étoiles, contactez Onizu-K à l’adresse suivante : slahamael@yahoo.fr.

DR - Julien.Baraban@Photographies

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