A Poitiers, le numérique en débat

A Poitiers, les travaux de la convention citoyenne sur le numérique responsable démarrent vendredi. Partenaire de l’événement, Le 7 s’intéressera à cette démarche inédite dans les semaines à venir.

Steve Henot

Le7.info

La convention citoyenne sur le numérique responsable est officiellement lancée. Calqué sur le fonctionnement de la Convention citoyenne pour le climat, cet outil va associer une trentaine de Poitevins bénévoles à la réflexion menée par la Ville de Poitiers autour d’un « projet politique global sur le numérique ». Leurs travaux démarrent vendredi et les amèneront à écouter de nombreux experts pour un temps de formation et de débat. Le panel se veut le plus représentatif possible. Un tiers des habitants sont éloignés du débat public, recrutés via le monde associatif (CCAS, Missions locales et Toit du monde). « C’est une démarche citoyenne inédite et innovante, qui va nous permettre de développer une culture du débat local », espère Ombelyne Dagicour, élue en charge de la Démocratie locale, de l’Innovation démocratique et de l’Engagement citoyen.


Stockage des données, numérisation (bientôt obligatoire) des documents publics, bonnes pratiques sur les messageries… Le « numérique responsable », c’est vaste. Un comité de suivi multi-acteurs, pas seulement issus de la majorité municipale, est ainsi chargé de synthétiser la question générale portée au débat. « Elle doit être suffisamment large pour que chacun se sente en capacité d’y répondre », précise Alexandra Besnard, l’adjointe en charge du… Numérique responsable. La Commission nationale du débat public accompagne également la démarche afin de garantir l’indépendance, la neutralité et la transparence des échanges. 


Une délibération en fin d’année

Maintes fois repoussée dans l’espoir de se tenir en présentiel, la convention citoyenne se déroulera pour l’essentiel en digital. Mais comment assurer une démocratie participative en distanciel, a fortiori avec un panel si éclectique ? La Ville prévoit de mettre une salle équipée et un conseiller à la disposition des bénévoles qui seraient les plus isolés, pour leur permettre de suivre les sessions numériques. « Il y a aussi des lieux en extérieur où nous pouvons envisager de créer un espace de dialogue et d’échange. » Tous les documents présentés à la convention seront consultables sur la plateforme « Je participe ».


Les bénévoles rédigeront leurs contributions fin juin. « Nous n’allons pas reprendre toutes les préconisations sans filtre », prévient d’emblée Ombelyne Dagicour. Les propositions seront en effet examinées selon leur faisabilité, leur coût et la cohérence avec la politique menée par la municipalité. Une délibération en conseil municipal sera proposée à la fin de l’année pour présenter la feuille de route et un plan d’actions issus des travaux de la convention, des cahiers d’acteurs et du travail des services de la Ville. Cette première pourrait-elle en appeler d’autres, à l’avenir ? « Cela fait partie du processus pour élaborer une assemblée citoyenne en septembre », répond la maire, Léonore Moncond’huy.

DR

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