Légalité et légitimité

L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.

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Entre les occupants du Théâtre-auditorium de Poitiers et les élus de Grand Poitiers, le face-à-face a été courtois mais tendu. Vendredi, en marge du conseil communautaire, une délégation d’intermittents du spectacle a pris la parole devant l’assemblée, quelques heures après l’examen d’un référé au tribunal administratif, enjoignant les protestataires à n’occuper le TAP que de 9h à 18h, et plus jusqu’à minuit. Depuis le 20 avril, le torchon brûle entre le collectif, qui juge l’occupation « légitime » quoiqu’illégale, et Florence Jardin et Léonore Moncond’huy. La maire de Poitiers s’est d’ailleurs fendue d’une saillie très claire : « Jusque-là, nous avons fonctionné à l’oral. Mais on peut vous envoyer des lettres recommandées, on sait faire ! » Florence Jardin a, elle, dénoncé « des propos déformés ». Les tensions traduisent en réalité une ligne de fracture entre un soutien sur le fond (pour la suppression de la réforme de l’assurance chômage entre autres) et l’application des règles sur la forme (sécurité incendie, équité face au couvre-feu...). A quelques semaines de la réouverture des salles de spectacle, que le TAP prépare activement, la collectivité ne pouvait décemment plus laisser le « théâtre au peuple » en autogestion. 

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