Clémence Guetté : « Nous souhaitons instaurer le Référendum d’initiative citoyenne »

A quelques jours des élections régionales, Le 7 donne la parole aux huit têtes de liste. Septième volet avec la candidate de La France insoumise et du NPA, Clémence Guetté.

Le7.info

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Quelle serait votre première mesure si vous étiez élue à la tête de la Région ?
« Notre première mesure serait de stopper le projet de LGV. C’est un grand projet inutile et imposé : la consultation populaire s’était soldée sur un net refus de la population de le voir aboutir. Il est extrêmement coûteux, il va sacrifier plus de 30 000 hectares de terres agricoles fertiles et ne servira qu’à une petite partie métropolitaine des habitant(es) de la région. Au contraire, nous souhaitons utiliser cet argent pour investir massivement dans les lignes de TER du quotidien, rouvrir les petites lignes et gares rurales et atteindre sa gratuité pour toutes et tous. Pour nous, c’est la LGV ou la gratuité. »

Qu’est-ce qui vous sépare/rapproche du président sortant Alain Rousset ?
« Quand Alain Rousset est devenu président de Région, j’étais à l’école primaire. Il dirige la région depuis vingt-trois ans, avec une politique de casse sociale et anti-écologique. M. Rousset a fièrement annoncé avoir voté Macron dès le premier tour en 2017 : c’est un macroniste convaincu, qui applique la même politique que le gouvernement actuel, avec en bonus une ultra-centralisation en Gironde et particulièrement à Bordeaux. Au contraire, je suis la seule candidate qui n’est pas issue de l’ex-Aquitaine, et je suis la seule qui porte une vraie politique de rupture, de gauche, de démétropolisation et proche des gens. »

Les compétences du Conseil régional sont assez peu connues des habitants. Comment serait-il possible de mieux les faire connaître ?
« De façon générale, nous voulons rapprocher les citoyen(nes) de la décision politique. Si les gens sont inclus plus fortement au processus démocratique, alors les compétences de la Région seront mieux connues car les habitant(es) s’y intéresseront plus. Nous souhaitons instaurer le RIC, Référendum d’initiative citoyenne : après une pétition signée par 10 000 Néo-aquitain(es), il oblige le Conseil régional à statuer sur le sujet et à organiser une consultation publique. Également, nous voulons systématiser la consultation populaire sur les grands projets de la région. Enfin, nous souhaitons une publicité accrue du travail du Conseil régional, via par exemple des vidéos en ligne 100% dédiées au travail démocratique du Conseil, ou la multiplication des débats et des réflexions politiques à travers la région, comme la tenue d’une agora régionale par an dans chaque département. »

Quelles compétences souhaiteriez-vous décentraliser ?
« Nous ne souhaitons pas décentraliser de compétence, mais nous souhaitons une transparence totale sur l’action de la Région et une information régulière de la part des élu(es). Par exemple, nous instaurerons une obligation à chaque élu(e) de publier chaque année un compte rendu annuel de son mandat à l’échelle de la région et diffusé dans chaque département, en y permettant l’expression de l’opposition. Les outils de RIC et d’assemblées départementales cités plus haut permettront également de rapprocher les citoyen(nes) de la décision politique. »

Au-delà de la décentralisation, qu’est-ce qui pourrait fédérer cette Région, rassembler tous les territoires autour d’une identité régionale ? Un événement culturel ? Ou sportif ?
« Cette méga-région est le fruit d'une fusion irrationnelle voulue par Alain Rousset. Il n’existe pas d’identité propre, on le ressent d'autant plus fortement dans les anciennes région Limousin et Poitou-Charentes, isolées démocratiquement et en termes de services publics de la capitale bordelaise. Nous ne souhaitons pas créer d’identité artificielle. Au contraire, nous souhaitons fédérer les identités déjà existantes, dans les anciennes régions et dans les départements, sans pratiquer de centralisation absurde. S’agissant de culture et de sport, nous souhaitons financer équitablement les associations et initiatives à travers le territoire, pas uniquement les grandes scènes nationales dans les grandes villes et particulièrement en Gironde comme aujourd’hui. Il faut une politique cohérente qui respecte toutes les sensibilités à travers la région. »

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