Gaspard Thomas, espoir du piano

La rédaction du 7 consacre une série aux Poitevins expatriés dont le parcours professionnel et personnel sort de l’ordinaire, mais aussi aux étrangers ayant jeté l’ancre dans la Vienne. Rencontre avec Gaspard Thomas, étudiant au conservatoire national de musique et de danse de Paris, également passé par le conservatoire de Grand Poitiers.

Steve Henot

Le7.info

Racontez-nous votre enfance…
« J’ai grandi à Poitiers, dans le quartier Condorcet, en périphérie du centre-ville. C’était très agréable, assez familial. Mes deux parents sont musiciens amateurs : ma mère est altiste, mon père pianiste classique et jazz. Ils ne m’ont pas spécialement poussé vers la musique, j’y suis venu naturellement à l’âge de 6 ans. Mais ces influences m’ont nourri. J’ai aussi un petit frère qui a fait de plusieurs instruments, ainsi que de la danse et du théâtre. »


Petit, à quoi rêviez-vous ?
« Jusqu’au lycée, j’adorais les sciences en général, et j’envisageais presque de me diriger vers les mathématiques ou l’astrophysique. Finalement, le piano a commencé à s’imposer après mes 13-14 ans, et j’ai été bouleversé par les enregistrements de Schumann par Catherine Collard. Chick Corea a également été une figure très inspirante pour moi. »


Quelles études avez-vous faites ?
« J’ai suivi des études générales jusqu’au bac scientifique. En parallèle, j’ai mené une scolarité musicale au conservatoire de Grand Poitiers jusqu’à mes 15 ans. Puis j’ai effectué trois années de perfectionnement aux conservatoires de Bordeaux et Saint-Maur-des-Fossés. A 18 ans, je suis parti à Paris pour intégrer le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (CNSMD), où j’ai obtenu mon Master de Piano en mai dernier. »


Votre carrière en quelques mots ?
« Assez tôt, des organisateurs de concerts m’ont fait confiance et j’ai pu jouer régulièrement en récital. Lors du festival « Classique au port » à La Rochelle en 2014, j’ai pu donner mon premier véritable concert solo et apparaître dans la même programmation que certains grands noms du piano français. Mon premier récital parisien en 2016 au Festival Chopin dans les magnifiques jardins de Bagatelle reste un moment important et inoubliable. En juillet 2017, le Festival de Saint-Céré m’a proposé de donner trois récitals Chopin, ce qui a constitué un jalon extrêmement structurant : j’y ai joué chaque été depuis ! »


Un tournant dans cette jeune carrière ?
« La rencontre avec ma professeur Claire Désert et les années passées dans sa classe au CNSMDP ont été fondamentales dans ma construction personnelle et ma manière de faire des choix. Dans un autre registre, à l’été 2020, j’ai eu la chance de donner mes premiers concerts à l’étranger avec violon dans le cadre des « Sommets musicaux » de Gstaad en Suisse, sous le parrainage du violoniste Renaud Capuçon. Durant l’année 2021-2022, je ferai partie de l’Académie Philippe Jaroussky à Paris, une formidable opportunité de faire des rencontres artistiques et de gagner en visibilité en tant que musicien. »


La Vienne vous a marqué pour…
« Poitiers, qui reste ma ville de cœur. Elle n’est pas si grande mais pour autant, elle vit beaucoup. J’aime aussi la campagne environnante. J’ai notamment le souvenir d’une série de concerts dans les églises autour de Vouillé… Je trouve beaucoup de charme à ces paysages où le temps semble s’arrêter. Ça change de Paris et de la vie à 100 à l’heure ! »


Quelle est selon vous la personnalité qui symbolise le plus la Vienne ?

« Inévitablement Charles Martel (!), Aliénor d’Aquitaine… Et plus récemment, le grand chef Joël Robuchon ! »

DR - Marielle Huneau

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