Veillée d'armes pour les chasseurs

L’ouverture générale de la chasse aura lieu le dimanche 12 septembre, dans un contexte de prolifération de la population de sangliers. Un phénomène que le président de la Fédération des chasseurs de la Vienne Michel Cuau prend très au sérieux, au même titre que la sécurité.

Arnault Varanne

Le7.info

Un nouveau schéma départemental de gestion cynégétique a vu le jour à la mi-2020. Cette véritable bible de la Fédération des chasseurs de la Vienne comporte 
21 règles, déclinées à travers 168 actions, de la régulation des espèces à la sécurité, en passant par les questions sanitaires, les équilibres agro-sylvo-cynégétiques... Son application sera valable jusqu’à la saison 2025-2026. Michel Cuau le reconnaît sans ambages, la gestion de la chasse est « de plus en plus compliquée ». A moins de trois semaines de l’ouverture générale, le 12 septembre, le président de la Fédération des chasseurs de la Vienne s’est cependant fixé plusieurs priorités. A commencer par la gestion des populations de sangliers. « Nous en avons prélevé 6 500 l’an passé contre 5 800 en 2019. La hausse est constante et inquiétante... »

700 000€ d’indemnisations

Les battues administratives ne suffisent pas forcément. Aussi, depuis le 15 août, les chasseurs sont autorisés à effectuer des prélèvements supplémentaires. Le tout pour éviter que les agriculteurs ne subissent trop de dégâts sur leurs parcelles. En 2020, la Fédération de la Vienne a ainsi versé 700 000€ d’indemnisation (et de frais d’expertise) aux exploitants, en dédommagement. « D’où l’intérêt de réguler ! » Heureusement, le nombre de titulaires du permis de chasse est étale : environ 12 500. La pandémie et les confinements successifs n’ont pas eu raison de la motivation des adhérents. Il faut dire que l’abaissement du prix du permis de chasse à 205€ a favorisé les vocations. « Disons qu’avant, nous n’avions que 10% de permis nationaux, alors qu’on tourne aujourd’hui à près de 50% », corrige le président. Des cotisations plus élevées permettent de rester au-dessus de la ligne de flottaison, malgré les contraintes imposées, au premier rang desquelles la sécurité.

Un double drame marquant

Les dramatiques accidents de 2019 ont marqué les esprits durablement. Deux chasseurs avaient perdu la vie à Montamisé, le 15 novembre, et aux Trois-Moutiers le lendemain. « Un malheureux hasard », convient Michel Cuau. Depuis, 1 500 adhérents ont été formés et la matérialisation de l’angle de tir de 30 degrés est systématisée. Surtout, va se mettre en place dès l’automne la formation décennale obligatoire (cf. page 8), conséquence de la loi chasse de juillet 2019. Sûr que la mesure fera partie des conversations le 12 septembre prochain, un dimanche pas comme les autres pour 12 500 titulaires du permis. 

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