Une nouvelle génération de chasseurs arrive

La chasse fait des émules parmi les jeunes même si leur nombre tend à diminuer. Ils sont environ 1 800 dans la Vienne à suivre la tradition familiale. Beaucoup aiment le contact avec la nature et le travail des chiens.

Pablo est joueur ce matin, mais ce jeune Setter anglais âgé de 2 ans va devoir s’entraîner sérieusement quand même. Avec d’autres membres de l’association des chasseurs utilisateurs de chiens d’arrêt (Cuca), Alyssone, 20 ans, s’est levée aux aurores ce samedi de juillet pour enseigner à son chien comment se comporter face à un perdreau dissimulé au beau milieu d’un immense champ de blé fraichement coupé. Parti de loin, Pablo met dix minutes à le retrouver en courant de long en large, il se fige, c’est gagné ! « On est très complice lui et moi, indique la jeune femme. Il est né à la maison, c’est le seul qui venait tout le temps sur mes genoux. On ne devait pas le garder mais finalement j’ai convaincu mes parents… »

Ils sont autour de 1 800 jeunes de moins de 35 ans (15% de l’effectif total) à pratiquer la chasse régulièrement dans la Vienne. Un chiffre stable depuis quelques années. Une association a même été créée pour les représenter. Ce qui leur plaît ? D’abord la nature et le travail des chiens. Fraîchement diplômée d’un BTS gestion et protection de la nature, Alyssone apprécie particulièrement « cette relation de symbiose avec les chiens » et « observer le rôle de chacun » en chasse à courre par exemple que cette cavalière émérite pratique aussi. A ce sujet, un souvenir reste d’ailleurs gravé dans sa mémoire : lorsque deux grands cerfs ont foncé droit vers elle avant de passer de chaque côté de sa monture. Emotion garantie.

Tradition familiale

Comme Alyssone, Maxence pourrait rester des heures en pleine nature, en famille ou avec des amis. Dès l’ouverture de la saison de la chasse, ce jeune agent technique communal de 21 ans part le week-end de 8h à midi. Chez lui, c’est une tradition familiale. « J’ai toujours vu chasser mon grand-père, mon père, mon frère. Depuis l’âge de 6 ans, je les accompagne, je m’occupe des chiens, je porte le gibier. » Son premier fusil lui a été donné par son grand-père. Evidemment quand les parents sont eux-mêmes chasseurs, les enfants découvrent naturellement l’activité. Le plus dur est d’intéresser les autres. « On cherche à rajeunir nos bases pour pérenniser nos effectifs dans le temps mais la concurrence d’autres activités de loisirs est forte », note Maxence Ronchi, directeur de la Fédération des chasseurs de la Vienne.

La Fédération nationale communique fréquemment. De leur côté, Maxence et Alyssone parlent parfois de chasse sur les réseaux sociaux mais dans un cercle restreint. Pas de quoi attirer de nouveaux adeptes. Tous les deux sont parfois confrontés à des gens qui ne comprennent pas leurs motivations. A ce moment-là, la meilleure méthode reste « de discuter ». « J’ai déjà invité des copines qui n’y connaissaient rien », précise l’étudiante. Une façon pour qu’elles se fassent « leur propre idée de la chasse ».