La cancérologie pousse les murs

Les établissements de santé de la Vienne, le CHU de Poitiers en tête, vont bénéficier d’une enveloppe de 23,6M€ au titre du Ségur de la santé. De quoi accélérer certains projets comme l’extension du Pôle régional de cancérologie. Mais le montant plus faible qu’ailleurs interpelle.

Romain Mudrak

Le7.info

Le Ségur de la Santé entre dans sa phase d’investissements concrets. Dans la Vienne, une enveloppe de 23,6M€ a été annoncée pour « améliorer et moderniser l’offre de santé pour les dix ans à venir ». C’est un 
« effort sans précédent », souligne Anne Costa, directrice du CHU de Poitiers qui bénéficie logiquement de la plus grosse part du gâteau (20,6M€). Parmi les projets financés, le plus emblématique concerne l’extension, à l’horizon 2026, du Pôle régional de cancérologie (PRC).

Ce nouveau bâtiment s’inscrira dans le prolongement du premier, à droite de la tour Jean-Bernard. Sa vocation ? Regrouper toutes les activités de cancérologie sur un même site et intégrer un plateau de médecine nucléaire plus important que l’actuel. « Depuis 2009 et l’inauguration du PRC, l’activité s’est fortement développée, commente Anne Costa. Nous avons constaté une multiplication par deux du nombre de chimiothérapies (35 000 séances par an, ndlr). D’autres unités ont ouvert ailleurs sur le site. Ce PRC 2 nous permettra de regrouper ces unités, d’ouvrir des capacités supplémentaires en hôpital de jour et en consultation et de développer des activités de recherche avec des lits dédiés. » Soit 145 lits, contre 110 aujourd’hui pour 
66 000 séjours. 2M€ sont fléchés sur cet équipement dont le montant total frôlera les 40M€.

Au beau milieu de cette avalanche de bonnes nouvelles, il faut toutefois signaler que le plan d’aides Ségur reste inférieur à celui d’autres départements. Pourquoi ? « Le CHU de Poitiers est à l’équilibre, il a pu lui-même financer des équipements innovants. Notre établissement est en bonne santé, il est donc moins favorisé que d’autres plus en difficulté », selon la directrice. Qui ne se satisfait pas tout à fait de cette explication, ajoutant : 
« On peut l’entendre mais c’est un peu injuste pour les équipes de l’hôpital qui font des efforts. » 
Ce qui laisse présager d’âpres discussions car d’autres salves de financements devraient suivre en 2022 et 2023.

Crédit photo : Cabinets TLR Architecture et Corset Roche.

Loudun, Châtellerault et Lusignan aussi

Sur le montant total du Ségur, 16,2M€ seront dédiés au désendettement du Groupe hospitalier Nord-Vienne, de quoi « restaurer des marges » en matière d’investissement et de fonctionnement. Le CHU de Poitiers bénéficiera aussi d’une enveloppe de 2,4M€ au titre des « équipements du quotidien » (rénovation des cuisines, du réseau wifi, renouvellement des appareils d’imagerie médicale et d’équipements des blocs opératoires). Ces fonds seront prioritairement affectés aux sites de Châtellerault, Loudun et à l’Ehpad de Lusignan, « une manière de tenir la promesse faite lors de la fusion du GHNV », relève Léonore Moncond’huy, présidente du conseil de surveillance du CHU. Plusieurs Ehpad privés de la Vienne ainsi que la polyclinique de Poitiers recevront également des aides du plan Ségur.

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